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L'entente cordiale : noël 1940 et 2013

Rédigé par Alain et Ludovic dans la rubrique La vie du blog

Chers lecteurs et lectrices, 

nous vous souhaitons de passer d'excellentes fêtes familiales, un joyeux noël et une bonne et heureuse année 2014 ainsi qu'à l'ensemble des personnes qui vous sont chers. Ces périodes sont faites de transitions et de réflexions. Nous vous laissons avant de découvrir à la fin de l'article cette magnifique couverture de l'entente cordiale entre nos peuples qui perdure aujourd'hui ne serait-ce sur le blog,  dans les mains de Pierre Messner sur le sens de l'honneur, cette marque de considération à laquelle Alain et moi-même sommes fortement attachés.

L'équipe du blog Résistance Sud-Ouest et à 2014....


" Le Bicentenaire de l’Ordre de la Légion d’Honneur que nous célébrons cette année 2002 est un temps privilégié pour nous interroger sur cette valeur au charme désuet qu’est l’honneur. Quand nous lisons sur les drapeaux la devise « Honneur et Patrie » inscrite aussi au revers des croix de la Légion d’Honneur, nous sommes ramenés à un monde familier aux hommes de ma génération, mais qui semble étranger aux préoccupations contemporaines. On a tendance à dire que le sens de l’honneur est en voie de disparition dans nos sociétés, sans parler de celui de la patrie. Le constat est confirmé si l’on s’en tient à l’emploi du mot, disparu du vocabulaire courant, sans pour autant être devenu obsolète. Cette désaffection actuelle s’explique sans nul doute par l’usage idéologique qui en a été fait dans les siècles passés et qui lui donnent un parfum vaguement réactionnaire. Il connaît de ce point de vue un sort similaire à celui qui risque d’entacher l’image de Jeanne d’Arc, quand des factions extrémistes tentent de l’accaparer. La Légion d’honneur est un ordre de chevalerie, héritier des ordres de l’ancien régime, Saint Esprit, Saint Louis en France, Toison d’or, Jarretière, Ordre du Christ à l’étranger et précurseur des ordres innombrables qui ont été créés au XIXe et XXe siècle, par les pays indépendants.

Mais rares sont ceux qui se réfèrent à l’honneur.

Un bref rappel étymologique rappellera comment s’est constituée en Occident la notion d’honneur. ’L’honor’, c’est tout d’abord, dès l’époque carolingienne, un bien donné par le souverain en échange d’un service rendu. Il s’agit d’une récompense d’abord viagère, puis héréditaire. De cette époque, le mot garde encore son acception matérielle, quand, par exemple, on « rend les honneurs » à quelqu’un. Toutefois, dès le XIe siècle, avec le développement de la chevalerie, la notion morale d’honneur fait son apparition dans le lexique français. Dans la Chanson de Roland, composée vers la fin du siècle, si « honneur » signifie toujours « fief » et « prestige », il commence à se dégager comme cette qualité particulière qui s’oppose à la honte. « J’aime mieux mourir que choir dans la honte » s’écrie Roland à Roncevaux. Sens que l’on retrouve, quelques années plus tard, dans la Chanson d’Antioche, sous la forme suivante :

« Qui plus craint mort que honte n’a droit en seigneurie »

Cette première définition à laquelle l’examen historique nous a conduit appelle trois réflexions 

- L’honneur est un effort, c’est-à-dire une force, une puissance, ce qui lie la notion de façon inéluctable à l’action. L’honneur est à conquérir, mais surtout à défendre. Comme le disait Boileau, il s’agit d’une « île escarpée et sans bords » ; « on n’y peut plus rentrer dès qu’on est dehors » (Satire X).

- L’honneur est une valeur collective, puisqu’il dépend de l’estime que l’on a de vous. Les actes d’honneur n’existent que reconnus comme tels par un groupe de gens partageant des valeurs communes. Tel est le cas, en principe, de la Légion d’Honneur.

- L’honneur est en même temps un sentiment individuel, subjectif qu’exprimait Blaise de Monluc dans la formule célèbre de ses commentaires : « Nos vies et nos biens sont à nos rois. L’âme est à Dieu et l’honneur à nous. Car sur mon honneur mon roi ne peut rien »....

Et c’est dans ce cadre que le sens de l’honneur m’apparaît plus que jamais souhaitable. Force d’action qui pousse l’être humain à se dépasser dans des actes qui, sous une forme ou sous une autre, exigent toujours du courage l’abnégation totale, en faveur de réalités et de croyances supérieures, le sens de l’honneur permet de s’arracher au monde et de s’élever au-dessus des contingences de la vie. Parce qu’il est puissance d’action et refus de ce qui est bas et vulgaire, parce qu’il est avant tout un souci de soi et de l’image idéale qu’on en a, parce qu’il est impérieux dans ses commandements, le sens de l’honneur sera sans doute l’un des ferments qui fera naître la nouvelle morale de nos sociétés démocratiques individualistes."