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Angoulême février 1944 : L'arrestation de la famille Berger

Rédigé par Alain dans la rubrique Portrait
Le 21 février 1944 René Chabasse, contre l'avis de ses amis, décida d’aller à Angoulême chez Berger au 88 boulevard d'Ornant (boulevard René Chabasse depuis 26 avril 1945). La maison surveillée par la Gestapo, servait de "boîte aux lettres" et de lieu de réunions clandestines. Il est arrêté, mais il réussit à s'échapper à deux reprises avant d’être rattrapé et abattu par un soldat allemand. 
La conséquence immédiate de cet événement fut l'arrestation de la famille Berger à l'exception de leur fils Guy « Pasteur » qui fut sauvé grâce à la clairvoyance courageuse de M. Lavédrine, un ami des Berger. 

Voici le temoignage de Mme et M. Berger du livre Nous, les Terroristes par Marc Leproux (1947) :
« Ce jour-là, nous étions en Dordogne à tuer notre cochon. Notre fils était avec nous. Nous revenions tranquillement en camionnette quand, face au 41e d'artillerie un ami, M. Lavédrine, court à nous, frappe à la vitre nous forçant à nous arrêter.

« Votre fils est-il là ? Qu'il descende en vitesse, son camarade (René Chabasse) vient d'être tué en sortant de chez vous ! »

Quel coup de foudre ! Guy abasourdi s'en va comme un automate jusqu'au garage de notre ami Lavédrine.

Nous continuons notre route ; arrivés devant la maison nous trouvons une vingtaine de boches. La voiture à peine arrêtée nous disons à Georgette Cheminade, une petite amie qui se trouvait acné nous.

« Vite, courez prévenir Guy de filer en vitesse ; nous sommes pris ! »

En arrivant au garage, la pauvre petite voir notre fils, debout sur le trottoir, les mains dans les poches, désemparé, l'air hébété.

- Guy ! que faites-vous là ? Qu'attendez-vous pour filer ? vous allez vous faire prendre vous aussi ?

- Où voulez-vous que j'aille ?

Mais brusquement, recouvrant son sang-froid, il court à la poste de Soyaux, expédier plusieurs télégrammes aux copains. Ils furent retrouvés par les boches eux-mêmes, qui nous les montrèrent en prison.

Pendant ce temps notre maison était cernée, et comme des fous les boches la parcouraient, fouillant les meubles, les lits, les armoires, pensant trouver quelqu'un ; en fin ils nous arrêtèrent.
La Gestapo, la Feldgendarmerie arrivent. Nous sommes fouillés, interrogés sommairement ; toutes les photos de Guy enlevées. Mon mari est emmené le premier, mon amie et moi ensuite à la caserne du 502. Nous y passons la nuit.
Le 22 février, nous sommes tous trois transférés à la prison de Saint-Roch, section allemande, mis en cellule, au secret, sans contact possible avec personne. »

L'arrestation de Mme et de M. Berger et de leurs amis suivie quelques jours plus tard de celle de Daniel Chaumet et Maurice Bernigaud  pouvait avoir les conséquences les plus graves en exposant aux corps de la Gestapo l'organisation vraiement active de la Résistance en Charente et dans le Sud-Ouest. Heureusement ils ne parlèrent pas.

Ci-dessous page 93 de la liste de "Helpers of Allied Airmen" : Source - le site de Bruce Bollinger - WW2 Netherlands Escape Lines (lien)


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