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Roman de Christian Signol sur la Résistance et les Justes en Dordogne

Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre

Les Enfants des Justes de Christian Signol
Editeur : Albin Michel
Paru en octobre 2012

En résumé :

En 1942, dans le département de la Dordogne, la ligne de démarcation croise le cours de l’Isle. La ferme des Laborie est à deux pas de la rivière et Virgile, n’écoutant que son cœur, ne refuse jamais sa barque à ceux qui tentent de passer en zone libre. Lorsqu’on propose à Virgile et à Victoria qui n’ont jamais pu avoir d’enfants, de cacher Sarah et Elie, deux gamins juifs perdus dans la tourmente, ils accueillent les petits réfugiés comme un don du ciel. Au fil des jours, malgré les trahisons, les dénonciations, les contrôles incessants, la Résistance s’organise dans le Périgord jusqu’aux reflux des troupes allemandes dans le sang et la terreur.Avec une sensibilité, une justesse de ton qui bouleversent, Christian Signol évoque cette période douloureuse de l’Histoire où, comme les Laborie, de nombreux Français n’hésitèrent pas à mettre leur vie en jeu avec la simple certitude d’accomplir leur devoir de citoyen, d’être humain. Ce roman auquel l’auteur tient tant est un superbe hommage à la mémoire de ces Justes qu’on ne peut oublier.

Avant-propos :
Le président François Hollande a qualifié récemment l'arrestation, l'internement et la déportation de juifs de « crime commis en France par la France » . J'aurais préféré entendre l'« État français », coupable effectivement de tous ces abominables crimes, mais qu'on ne peut en aucun cas assimiler à la France de cette epoque. Ainsi en ai-je été profondément blessé,  tout comme j'avais été blessé par les propos de Jacques Chirac en 1995. Non pas pour moi, mais pour mes parents et mes grandes-parentes. Mon père s'est engagé pour la durée de la guerre contre les nazis, puis a été refractaire STO parce qu'il ne voulait pas travailler pour Hitler, et ensuite résistant dans les groupes Veny, réseau Buckmaster, sur les causses du Lot. Mes grands-parents, qui étaient boulangers, ont donné du pain à tous les réfugiés : Espagnols, juifs, échoués de l'Exode, et dans mon village pas un seul n'a été dénoncé.
Ma France à moi n'est coupable de rien. Les héros de ce roman auquel je tiens tant, Virgile et Victoria, non plus. Ils ressemblent beaucoup à mon grand-père et à ma grand-mère.  Non physiquement, mais par leur bonté naturelle, leur absence de préjugés envers qui que ce soit, leur refus du malheur. Ma France, c'est celle-là,  celle de la résistance à la barbarie nazie, et celle de l'humanité généreuse.  Celle de l'humilité,  du silence et du courage. Celle dont je suis fier et dont je me sens gardien vigilant de la mémoire, sans loi mémorielle ni repentante.
Christian Signol


Revue de presse : (lien)