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Hommage à Rodolphe Cézard, le colonel Rac, qui nous a quitter il y a 33 ans

Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac

C'est le dimanche 23 septembre 1984, dans les premières heures de la matinée, que tombait cette triste nouvelle. Le colonel Rac venait de nous quitter.

Dans les jours qui ont suivi, beaucoup d'hommages à ce grand homme sont apparus dans les journaux de France.

Rodolphe Cézard
Chevalier de la Légion d'honneur
Médaillé de la Résistance
Croix de Guerre 1939 - 1945
Etroitement lié à la libération de Périgueux, Angoulême, Saintes, 
Rochefort, Saujon, Marennes, Royan et de l'Île d'Oléron


« L'âme de la Résistance française en Dordogne-Nord » 
(Charles de Gaulle) 

Né le 3 janvier 1916, à Hayange (Moselle), le jeune Rodolphe Cézard fit de brillantes études en Lorraine et décrochait son 2e bac à 17 ans. Après le peloton de préparation des E.O.R. et l'Ecole d'Application de Fontainebleau ; son rêve est réalisé : il est officier d'artillerie. La déclaration de guerre le trouve au 163e R.A.P. à Bockange, a 40 km de Metz.

Fait prisonnier, avec les 25 000 hommes de la ligne Maginot, il est interné à l'oflag XB à Nieubourg. Libéré en sa qualité de Lorrain en février 1941, il rejoint sa famille qu'il fait passer aussitôt en zone libre.

Après bien des péripéties Rodolphe Cézard échoué à Thiviers, en décembre 1942 et adhère immédiatement à l'armée secrète sous la pseudonyme de Collet. Remarque par Charles Serre, il devient son suppléant et prend le nom de Christian.

Au cours d'une réunion de tous les principaux résistants du secteur, le 15 juillet 1943 il est désigné à l'unanimité comme chef militaire de Dordogne nord.

Cette responsabilité il va l'assumer pleinement et sans défaillance. Avec obstination, après l'arrestation de Charles et Charlotte Serre, le 22 janvier 1944, il va redoubler d'efforts pour créer partout des maquis, organiser les compagnies et les bataillons. Au total il aura jusqu'à 6 000 hommes sous ses ordres lors de la création de la brigade RAC, brigade qui portera son nom et qui aura vu 252, des siens tomber lors des différentes combats qui l'ont opposé aux troupes d'occupation depuis le pont Lasveyras jusqu'à l'Île d'Oléron.

Après la guerre, il quitte l'armée et revient en Lorraine où pendant une trentaine d'années, il fut journaliste au « républicain Lorraine » à Metz. C'est dans cette ville qu'il se retira de la vie active, mais sa retraite fut hélas de courte durée. Atteint d'un mal implacable, il lutta avec toute son énergie et un courage admirable. Malheureusement ce dernier combat devait prendre fin en le debut d'automne 1984.

Une délégation de ses anciens maquisards était venue lui rendre un dernier hommage à l'église de l'Immaculée-Conception de Metz-Queuleu le 26 Septembre, mais tous ne pouvaient être présents. Ainsi le bureau central des amicales RAC et du 50e RI a fait dire une messe en sa mémoire le jeudi 18 octobre à l'église Notre-Dame de Thiviers. L'office a été célébré par les anciens aumoniers de la brigade, les abbés Dupin de Saint-Cyr et Delpech et l'abbé Miane, curé de la paroisse.

Très aimé de ses anciens soldats dont il avait su conquérir l'estime par son sens de l'organisation, de la justice, sa sollicitude et sa bienveillance et qu'il avait regroupés dans une Amicale qu'il a animée jusqu'au bout.


Le 18 septembre 1944 à l'aérodrome de Cognac.
Le Général de Gaulle serre la main de Rac