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Jean-Marie Poitevin - 5e Compagnie de la Brigade Rac

Rédigé par Alain dans la rubrique Brigade Rac Portrait

Malgré son nom il est un pur Charentais. Parti en 1939 comme lieutenant de réserve avec le 107e R.I. d’Angoulême qui monte en Alsace et prend l’offensive en avant de la ligne Maginot. Cette attaque est soutenue par les canons de l’ouvrage A.25 dont le tir est commandé par un jeune lieutenant d’artillerie qui s’appelle R. Cézard, le futur Rac. Le monde est vraiment très petit. 


En juin 1940, le 107e fait partie de la 23e D.I. commandée par le général Jamel. C’est une troupe d’élite, qui marche la nuit et combat le jour. Sa retraite « en hérisson » des rives de l’Aisne à celles de la Vienne est un modèle du genre car ses éléments restent soudés les uns aux autres et infligent des pertes sévères aux Panzer qui osent les approcher. Le lendemain de l’armistice, ce qui reste du 107 défile fièrement devant son colonel à Saint‑Priest‑les‑Fougères.

Lorsque Rol, en septembre 1944, quitte le commandement de la 5e Compagnie pour prendre provisoirement celui du 2e Bataillon, c’est Poitevin qui le remplace à la tête de cette belle unité , à Piégut, et qui compte comme chefs de section Louis Dupin de Saint‑Cyr, Houpert, Sudreau, Pélissier et Ricou ; une brochette d’as.

Au cours de l’hiver 1944‑1945, en plus de sa tâche de commandant de compagnie, Poitevin est désigné pour diriger l’école des cadres de la brigade que Rac a créée à Saint‑Cyrles‑Coteaux, c’est le « petit Saint‑Cyr », où sont formés les caporaux, sergents et chefs de section qui assureront le prestige du 50" R. I. reconstitué.

Le 30 avril 1945, lors de l’attaque d’Oléron, Poitevin reçoit le commandement du groupement tactique ouest, 5e et 6e Compagnies du II/50 complétées par une section de mitrailleuses et deux groupes de mortiers de la C.A. 2, en tout six cent cinquante combattants. Avec ses adjoints Lelong et Jean Gilbert, il les conduit avec maestria à l’attaque des blockhaus qui défendent les plages de débarquement, permettant la progression irrésistible de l’ensemble de la division Marchand, qui obtient la reddition de l’île en quarante‑huit heures.

Le 18 juin 1945, lorsque le 50e est appelé au défilé de la victoire à Paris, c’est à Poitevin que revient l’honneur de conduire, derrière la musique de Bourbon et le drapeau porté ce jour‑là par Spack, les trois cents hommes constituant la délégation du régiment. L’ensemble a si fière allure que les Parisiens ne cessent de crier : « Vive les F.F.I. ».
« Un souvenir inoubliable », raconté le maire de Ruelle qui, à la retraite comme enseignant, se donne tout entier à sa tâche d’édile.


8 juin 1945 à Paris : Défilé de la victoire
Le Capitaine POITEVIN conduit les trois cents hommes du d
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