ONGLETS

Internement camp de Nexon (Haute-Vienne) 1940 - 1945

Rédigé par Alain dans la rubrique Lieu de mémoire

Le camp de Nexon « centre de séjour surveillé de Nexon », a été créé en 1940 pour l'internement des prisonniers politiques, les antifascistes, les « indésirables » françaises et étrangers et les Juifs.

Il comprenait 13 baraques permettant d'arbriter 1200 internés, mais l'effectif variait de 150 à 700 détenus maximum. Il était entouré d'un réseau de barbelés et surveillé par quatre miradors, complétés par des chevaux de frise.

Le 26 août 1942 il y avait une rafle de juifs réfugiés en Limousin. 446 Juifs dont 68 enfants sont rassemblés au camp de Nexon et pendant la nuit du 29 août 1942 partis de la gare de Nexon dans deux convois. Ils sont acheminés vers Drancy et deportés vers le camp d'extermination d'Auschwitz. La veille, les habitants des maisons sur le chemin du camp à la gare avaient été avertis que personne ne devait se trouver dehors et que les volets devaient rester fermés.

L'attaque du camp par les F.F.I. le 11 juin 1944 provoqua une coupure d'électricité qui sera mise à profit par 54 détenus pour s'évader. Les autres internés seront acheminéà Limoges au Camp du Grand Séminaire.

Le camp est détruit en 1945. En 2005 un film documentaire « Le Camp Fantôme » a été réalisé par Tessa Racine. Il fait ressurgir du passé les traces d'un camp d'internement disparu à Nexon.

Le photographe Michael Staubes a eu la gentillesse de nous faire parvenir quelques photos du monument situé à la gare de Nexon érigé en 1993 à la mémoire des internés et des déportés du camp.










En Juin 2014, accompagné par un bon ami charentais, Tony, j'ai eu le plaisir de passe un bel après-midi avec Jean Dupuis, aujourd'hui âgé de 90 ans et décoré récemment de la Légion d'honneur au grade de chevalier à La Rochefoucauld. Il a été arreté en août 1943 comme un « terroriste » et un communiste (Il nous a dit qu'il n'a jamais appartenu à aucun parti politique). Après une interrogation par la Milice à Limoges il a été envoyé au Camp de Nexon. Mais Il a eu la chance, une soirée un garde lui a dit qu'il allait essayer de faire quelque chose pour lui. La prochaine soirée ils sont partis du camp ensemble avec un seau plein d'eau et lorsque ils sont passés la première clôture de barbelés, le garde lui a dit : "maintenant jette le seau en l'air et fous le camp". Voila, son evasion du camp de Nexon ! 

Le 1er août 1944 il a participé à la bataille de Chabanais et était le seul rescapé (mais gravement blessé) de l'accrochage du Brédin, un quartier de Chabanais, où ses sept camarades sont tombés pres de lui. 
Je peux vous conseiller vivement de procurer l'ouvrage de José Délias « Jean Dupuis - Le rescapé du Brédin : Une jeunesse sous l'Occupation et dans la Résistance »  Edité en avril 2014 (lien).