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Interview Marie Nancy, réalisatrice du film "Les saboteurs de l'ombre et de la lumière"

Rédigé par Tony dans la rubrique Section Spéciale de SabotageMédia et cinémaBrigade Rac

Marie Nancy Lasserre, réalisatrice de télévision vient d’achever le tournage d’un film sur la vie de son oncle Jacques Nancy, héros de la résistance dans le grand sud-ouest. Alors que le film « les saboteurs de l’ombre et de la lumière » vient juste d’être présenté au festival du film d’histoire de Pessac (33) et sur les écrans de France3 Aquitaine, Marie s’est gentiment prêtée au jeu et a bien voulu répondre à nos questions. Qu’elle en soit remerciée.

Marie Nancy

Histomag39-45 : Bonjour Marie. Je pense que le mieux pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore est que vous vous présentiez à nous. Vous êtes réalisatrice pour la télévision, pouvez-vous nous parler de votre parcours et des films ou documentaires que vous avez déjà réalisés ?

Marie Nancy : Je suis en effet réalisatrice de télévision depuis plus de 20 ans. J’ai réalisé de nombreux reportages sur la mer, les pêcheurs, les marins, dont certains ont été diffusés dans l’émission Thalassa. Je me suis également intéressé à l’archéologie et aux arts plastiques dans mes films.

HM : D’où vous vient le goût pour les choses de la seconde guerre mondiale ? C’est l’histoire de votre oncle, Jacques Nancy qui vous y a amené ?

MN : La seconde guerre mondiale, la résistance et les maquis m’ont toujours beaucoup intéressée. Toutefois, le fait d’avoir un oncle qui fut un chef de maquis emblématique et un héros de la résistance a compté dans ma démarche pour réaliser le film « Les Saboteurs de l’Ombre et de la Lumière ». 
La famille Nancy, comme toutes les familles de résistants, était discrète, pudique et très taiseuse sur le passé de ses héros. Lors du second conflit mondial, ma grand-mère a eu ses trois fils engagés dans la Résistance et la clandestinité (maquis FFI et Corps-Franc Pommiès). 
Les valeurs de la Résistance pour la défense de la Liberté ont accompagné toute mon enfance. Résistance à l’envahisseur pour préserver la souveraineté et l’indépendance de son pays et défendre les libertés citoyennes et individuelles. Du plus loin qu’il m’en souvienne, j’ai été bercée par ces mots, magiques et impressionnants pour une toute petite fille. Des mots prononcés par mes grands-parents, mes parents et leurs proches, des mots qui raisonnent encore dans ma mémoire et sont intimement liés à mes souvenirs d’enfance. Pour autant, l’héroïsme de mon père, de son frère cadet et surtout celui de mon oncle, n’était pas mis en avant chez les Nancy. 
On disait quelquefois que Jacques avait été un héros, qu’il avait fait sauter des ponts, des routes, des trains… qu’il avait risqué sa vie pour libérer la France. On en parlait comme d’une histoire évidente, presque banale... Dans ma petite tête d’enfant, le héros était à la fois un être normal mais aussi magique par sa force de caractère. C’était toujours la fête, lorsque Jacques Nancy et sa jeune femme Maryse, résistante elle aussi, venaient chez nous. J’admirais la beauté de ce couple.



J. Nancy (écharpe rouge) et ses adjoints de la section spéciale de sabotage

J’ai donc grandi avec l’idée d’avoir un oncle qui se conduisit en héros entre 1939 et 1945, jusqu’à ce jour de mai 2007, où son fils adoptif me fit rencontrer en Charente, les anciens maquisards de la Section Spéciale de Sabotage de Jacques Nancy. Lorsque ces hommes âgés m’ont raconté de manière passionnée, drôle et tendre - les larmes au bord des yeux - leurs souvenirs de sabotages et de combats sous les ordres de leur capitaine, dit «le Pitaine», le choc émotionnel fut très fort.  
J’ai alors décidé de les revoir pour enregistrer leurs témoignages et réaliser un film en hommage à tous ces maquisards, saboteurs combattants et à leur chef. Un hommage préservant la plus grande rigueur historique et l’indépendance d’esprit qui me garderont à distance d’une hagiographie familiale. 
Le fait d’être la nièce de Jacques Nancy m’a permis de rentrer, tout de suite, dans un état de proximité, de complicité et même d’intimité avec les maquisards de mon oncle. Grâce à ce climat exceptionnel de confiance et de générosité, j’ai pu recueillir des témoignages d’une réelle valeur historique, d’une grande intensité et d’une profonde émotion. C’est cette approche atypique, d’intimité avec les «acteurs» de mon sujet, qui a séduit mon producteur Grand Angle et les responsables de France 3.
Les hommes de la Section Spéciale de Sabotage, ces baroudeurs des forêts d’Horte, de Bois-Blanc, de Chasseneuil en Charente, mais aussi de Puycharnaud, de Piégut, de Saint-Estèphe en Dordogne, attendent depuis 70 ans qu’on reconnaisse leur rôle déterminant de saboteurs de routes, de ponts, de pylônes, de locomotives et de chemins de fer… et surtout de combattants qui ont sauvé de nombreuses vies, notamment lors de la Libération d’Angoulême, de Saintes et de Niort, faits encore trop peu connus du grand public. 
La réalisation de ce film, Les Saboteurs de l’Ombre et de la Lumière, sera un évènement majeur pour leurs familles* et l’occasion unique de rendre l’hommage mérité au Capitaine Jacques Nancy et à tous ces résistants venus de Poitou-Charentes, du Limousin et d’Aquitaine pour défendre leur territoire et leur région, leur pays. Certains d’entre eux, ont fait le sacrifice héroïque de leur vie pour nous épargner la barbarie nazie afin que nous puissions, aujourd’hui, vivre libres dans une France souveraine. En tant que réalisatrice, « passeur de mémoire » et nièce de Jacques, j’ai le devoir de faire ce film pour sortir ces héros de l’ombre et les mettre en Lumière.
* Nota : Certains enfants et petits-enfants jouent le rôle de leurs parents et grands-parents résistants dans le film.


J.Nancy et son équipe en Dordogne

HM : Parlez-nous de votre oncle, de son parcours pendant la guerre et de son maquis spécialisé dans le sabotage en Charente.

MN : Jacques Nancy naît le 12 septembre 1912 à Carthage, en Tunisie. 
Sa famille rentre en France assez vite après sa naissance et s’installe à Pau, en Béarn.
Ingénieur électricien de formation, très sportif, Jacques est mobilisé le 26 Août 1940. 
Envoyé sur le front de l’Aisne, il est fait prisonnier à Germonville en Juin 1940. Il connaît la dureté des stalags allemands, fait trois tentatives d’évasion. La troisième sera la bonne…. 
De retour à Pau, il rentre en contact avec un réseau dépendant du SOE, Section Française des services secrets anglais du Colonel Maurice Buckmaster. Ce réseau, étant infiltré par l’ennemi Jacques est recherché, il décide alors de quitter la France par l’Espagne afin de rejoindre les Forces Françaises Libres à Londres. 
Un peu après la frontière espagnole, il est arrêté et se retrouve durant 6 mois au tristement célèbre camp d’enfermement de Miranda. Malgré la faim, le froid et la vermine, il tient bon et une intervention diplomatique canadienne, le fait libérer. Il peut alors regagner Londres, passer les difficiles tests des FFL à Patriotic School et suivre l’entraînement dans les camps anglais (close-combat, parachutisme, techniques de sabotages, maniement des armes, codages décodages radio…), afin de repartir en mission en France. 
Les archives des services secrets anglais témoignent des interrogatoires et du passage de Jacques Nancy dans leurs rigoureux camps d’entraînement. Nancy est engagé au BCRA (Bureau Central de Renseignement et d’Action) créé par le Général de Gaulle et le Colonel Passy. En tant qu’officier parachutiste et chef saboteur, il est envoyé en France en novembre 1943 aux côtés de Claude Bonnier, Délégué Militaire Régional de la Région B (Aquitaine élargie aux deux Charentes et aux Deux-Sèvres). 


La Région B à laquelle sont destinés Claude Bonnier et Jacques Nancy est «infectée» par la collusion d’André Grandclément, chef du mouvement résistant de l’Organisation Civile et Militaire en Aquitaine, avec la Gestapo et le «pacte» signé avec le redoutable chef de section de la Gestapo Bordeaux, Friedrich Wilhelm Dhose. 

Ce «pacte» consiste en la livraison de caches d’armes du réseau OCM contre la libération de certains résistants arrêtés par la Gestapo et la police de Vichy, dirigée à Bordeaux par Napoléon Poinsot.




Maquis reconstitué pour le tournage

Certaines des armes livrées par Grandclément à la Gestapo seront retrouvées entre les mains des soldats de la «Division Das Reich» qui opéra le massacre d’Oradour-sur-Glane…
Dans ce contexte de «région pourrie», Bonnier et Nancy ont pour mission de rassurer, de restructurer et d’armer les différents mouvements et réseaux de résistance de cette région, 
afin de préparer militairement le débarquement allié de juin 44.
En moins de 3 mois, Claude Bonnier et Jaques Nancy forment et structurent 70 groupes de combattants en Région B (Deux-Sèvres, Charente, Charente-Maritime, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques). Bonnier et Nancy se sont tout de suite entendus et estimés. 
D’émouvants écrits de l’un et de l’autre en témoignent dans les archives des services secrets anglais ainsi que dans les archives françaises du BCRA. 
Mais Claude Bonnier est victime de la trahison de Grandclément et de la jalousie de certains «petits chefs» de l’OCM qui prennent ombrage de son arrivée en Région B. Le 9 février 44, Bonnier se rend chez son radio à Bordeaux pour passer des messages à Londres. Il ne sait pas que celui-ci a été « retourné » par l’ennemi et qu’il va le trahir. Bonnier est arrêté par la police de Vichy alliée à la Gestapo de Bordeaux. Ne voulant pas prendre le risque de parler sous la torture, il avale sa pilule de cyanure dans les geôles de la gestapo du Bouscat, avant même son interrogatoire par Dhose. 



Claude Bonnier, Délégué Militaire Régional de la Région B

Jacques Nancy est recherché (sa tête est mise au prix de 4 millions de francs). Bien plus, il a perdu son chef et ses bases. Il rentre alors dans une totale clandestinité, il crée son propre maquis, une unité de saboteurs et de combattants : la Section Spéciale de Sabotage qui appliquera à la lettre les plans militaires de Londres pour accompagner le débarquement des alliés (sabotage de trains, de voies ferrées, de dépôts de locomotives, de pylônes électriques et téléphoniques, d’usines de cuir, de résine, destructions d’automitrailleuses, de véhicules blindés…). Mais bien plus important encore que ses spectaculaires actions de sabotage, la Section Spéciale de Sabotage (SSS) devient à l’été 44, une unité de combattants. 
Le 24 juillet 44, la SSS vient en renfort d’un groupe de l’Armée Secrète de Dordogne Nord, 
la Brigade RAC (menée par Rodolphe Cézard, dit «RAC»), qui rencontre des difficultés aux portes de la ville de Nontron, au lieu-dit Javerlhac. 
Les hommes de Nancy se retrouvent face à une colonne de 500 soldats allemands et miliciens, lourdement équipés d’automitrailleuses, qui remontent vers le front de l’Est. 
La colonne se veut punitive, elle a fait savoir sa ferme intention de faire de Nontron une nouvelle cité martyre, car la ville est réputée être un refuge de résistants. 



Jacques Nancy en décembre 44 qui a rejoint le 50ème RI

A un contre dix, les hommes de Jacques Nancy livrent bataille et barrent la route à l’ennemi. Durant cette longue journée de combat, sans perdre un seul de ses hommes, la SSS libère les maquisards de la Brigade RAC, empêche allemands et miliciens d’aller plus avant et évite le massacre de la population de Nontron. Les survivants de Javerlhac, rendent unanimement hommage au courage, à la ténacité et aux qualités de stratège du Capitaine Jacques, en ce jour. La bataille de Javerlhac eut lieu un mois et demi après le massacre d’Oradour-sur-Glane… 
C’est un épisode peu connu du public qui compte pourtant parmi les héroïques combats de la résistance en Aquitaine.
Le Capitaine Jacques et ses maquisards ont stoppé la colonne avant qu’elle n’exécute son sinistre plan. Ils l’obligent à regagner Angoulême où ils la traquent jusqu’à la Libération de la ville, le 31 Août 44. Associée à RAC et à des maquis FTP, la SSS déloge alors Allemands et miliciens de la capitale charentaise. Albert Gin, l’un des hommes de la SSS, arrache le drapeau rouge à croix gammée qui flotte sur le toit de la mairie d’Angoulême pour y planter le drapeau tricolore…En fin d’année 1944, la SSS rentre dans l’armée régulière, au 50ème RI. 
En uniforme de capitaine, Jacques Nancy dirige toujours ses maquisards devenus des soldats. Ensemble, ils participent au siège et aux longs combats de la «poche de Royan», ils libèrent ainsi les deux Charentes. Puis, intégrés dans l’armée Rhin et Danube, ils partent pour le front de l’Est, poursuivre les Allemands jusqu’à l’armistice de mai 1945.


HM : Quel angle avez-vous adopté pour mettre en image l'histoire de votre oncle et de son maquis ?

MN : J'ai choisi de m'intéresser à la fois à la Grande Histoire dont font partie tous les hommes dont je parles, mais aussi à leur vie au quotidien, aux détails humains de tous les jours, au charisme et à la relation très forte quasi filiale, du chef résistant Jacques Nancy pour ses maquisards.



HM : Est-ce que la mise sur pied de votre projet s’est réalisée facilement ? En cette année de commémoration du débarquement la chose militaire « marche » bien sur les antennes. Avez-vous bénéficié de cette vague d’intérêt ?

MN : La production de ce film a été très difficile à monter. Le film lui-même a connu des moments très durs dans sa réalisation technique et du point de vue de son écriture et de son contenu créatif. J’ai serré les dents et les poings car je suis auteur et réalisateur (j’écris mes scénarii et je réalise) et heureusement le film existe aujourd’hui. Il est très bien reçu par les professionnels (producteurs, diffuseurs, festivals) grâce à mon équipe et à beaucoup de bénévolat et une énorme chaîne solidaire et amicale… Un film, c’est toujours une aventure humaine avec des désirs, des frustrations, des déceptions mais aussi des miracles et des grands moments de bonheur, de joie et d’amitié.



 Autre scène de tournage du film

HM : Parlez-nous des coulisses du tournage de votre film « les saboteurs de l’ombre et de la lumière ». Vous avez été soutenue par des entités locales ? Aidée par des associations ?

MN : Pour l’instant, j’ai plus reçu l’aide du milieu professionnel et celui du milieu associatif que des territoires…Jacques Nancy se battait et rêvait d’une France souveraine et solidaire. Il serait déçu de la voir aujourd’hui.

HM : Sur le blog consacré à votre film, on voit pas mal de matériels (armes, équipements, outils…). Comment vous êtes-vous procuré tout ce matériel ?

MN : J'ai eu la chance de travailler avec trois associations de collectionneurs qui interviennent avec leurs propres armes, équipements, véhicules, uniformes et vêtements de l'époque.
C​es  trois associations sont :
- Le MVCG Dordogne
- Le 32nd Field Artillery Battalion and Co
​- Les Oies Sauvages
Ils sont formidables et sont capables de reconstituer des accrochages, des combats et la vie des maquis en clandestinité dans les forêts. Ce sont de vrais comédiens. De plus, ils connaissent très bien l'histoire, la vie dans les maquis, les armes utilisées et les techniques de combats. Je les salue ici, car sans eux et les scènes fictionnelles réalisées grâce à leur concours, mon film ne serait pas ce qu'il est....

HM : C’est Jean-Louis Crémieux-Brilhac qui est votre conseiller historique sur le tournage de votre film. Vous pouvez nous dire quelques mots sur cette personnalité historique ?



Jean-Louis Crémieux-Brilhac

MN : Jean-Louis Crémieux-Brilhac, est un historien reconnu, résistant de la France Libre, il a rejoint Londres le 9 Septembre 1941. Au printemps 1942, le Général de Gaulle le nomme Secrétaire du Comité de la Propagande Clandestine. Ces livres d’historien, notamment sur la France Libre, les Français de l’An 40 ou encore les Anglais dans la résistance, sont des ouvrages de référence sur le second conflit mondial. Pour Jean-Louis Crémieux-Brilhac, communiquer avec la France et l’Europe grâce à la BBC, c’est résister. 
Par la radio, Londres envoie des ordres militaires et des missions aux mouvements armés de la Résistance et des messages de motivation et d’espoir à la population française. Les messages secrets et codés, transmis par la BBC à la résistance intérieure sont essentiels. Les émissions et messages en clair sont tout aussi importants pour la population civile, car ils permettent de la guider, de la mettre en garde en rétablissant la vérité, face aux mensonges de la radio du Maréchal :
« Radio Paris ment, Radio Paris est allemand… ». Les émissions de Londres doivent redonner espoir en la victoire, la liberté et la souveraineté de la France. 
Michel Roger Augeard, dans son excellent livre sur le rôle essentiel de la BBC, « Melpomène se parfume à l’Héliotrope », estime à plus de cinquante mille, les messages qui furent ainsi envoyés par Londres entre fin 1940 et fin 1944. Depuis que je me suis lancée dans des recherches sur la Résistance en Aquitaine et en Région B, Jean-Louis Crémieux Brilhac a guidé, accompagné et orienté mon travail de réalisatrice documentariste de télévision. 
Toujours bienveillant, disponible et à l’écoute, il m’a apporté sa connaissance et ses conseils avisés avec élégance et générosité.



Autre scène de tournage dans les rues de Bordeaux

HM : Au téléphone vous m'avez dit être très concernée par le devoir de mémoire. Votre film en est une pour vous une façon de s'y consacrer?

MN : Oui, complètement. La résistance française est un fait unique dans l’histoire du monde. Un pays qui a deux gouvernements : un qui « résiste » depuis son exil de Londres et l’autre, sur le territoire national, qui « pactise » et collabore outrancièrement avec l’occupant. Et entre les deux, un peuple de clandestins armés qui décident de ne pas se résigner, de résister, de harceler l’ennemi, de soutenir et d’accompagner la libération du pays à l’arrivée des alliés. Il ne faut jamais oublier ce fait historique unique qui est une sorte de miracle français ! 
Ce n’est pas un hasard si cette configuration politique et guerrière très complexe s’est déroulée et a réussi en France.

HM : Des fora tels que le nôtre font de ce devoir de mémoire une de leur pierre angulaire. Quel est votre avis sur la notion de devoir de mémoire et Internet ? 


MN : Votre travail est superbe et indispensable pour protéger, garder et transmettre la mémoire de l’Histoire et des histoires humaines justement. Afin de montrer aux jeunes d’aujourd’hui que les héros, les modèles, les belles personnalités, les beaux destins existent au sein même de l’histoire de notre pays, la France. De plus la résistance est une histoire très proche de nous, moderne et contemporaine. Nous vivons aujourd’hui sur ses acquis fondamentaux, ceux du CNR (Conseil National de la Résistance) avec la Sécurité Sociale pour tous, notre système de retraite et les valeurs d’égalité et de solidarité. Il suffit de s’y replonger un peu pour le constater… Alors pourquoi aller chercher des modèles ailleurs ? 

HM : Avez-vous d’autres projets de tournage en relation avec la seconde guerre mondiale ?

MN : Oui, j’ai trois projets en cours, mon préféré serait de réaliser une fiction de la vie de Jacques Nancy.

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Ndlr : Remerciement à Tony Perrinet, membre du forum le monde en guerre sous le pseudo de titinet16 qui a participé au film comme figurant. Il a grandement facilité la réalisation de cette interview.
Photos : Marie Nancy


Autre scène du tournage au mémorial de Chasseneuil où est inhumé Jacques Nancy


Ci-dessous les décorations de Jacques Nancy :
-         Commandeur de la Légion d’honneur
-         Médaille militaire
-         Croix de guerre avec 7 citations
-         Médaille de la résistance
-         Médaille des évadés
-         Military cross

Merci à l'équipe d'Histomag du forum www.39-45.org (lienqui m'a donné l'autorisation de présenter cette interview sur ce blog.


A lire également :


Film sur Jacques Nancy : photos du tournage (lien)

DVD et tapis de souris du film "Les Saboteurs de l'Ombre et de la Lumière" (lien)

Mémorial Claude Bonnier "Hypoténuse" - Angeac-sur-Charente (lien)

Stèles commémorant la bataille de Javerlhac du 24 juillet 1944 (lien)

Articles du blog sur la Section Spéciale de Sabotage (lien)