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Henri Nanot : Scènes de la vie du maquis

Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livrePortrait


Publié dès 1945, Scènes de la vie du maquis (l'un des premiers témoignages vécu sur l'expérience du maquis) était, ces dernières années, devenu introuvable. Ce « roman de vie et de combat au coeur du maquis limousin », tel que le définissait son auteur, est cependant bien plus qu'un « roman ». Il est un témoignage, non de faits d'armes ou d'actes héroïques, mais de la « vie minuscule », de cette étrange « banalité » du quotidien lorsque le danger, la traque, le froid, la faim et même les poux cernaient sans relâche, dans les forêts limousines et sur les hauteurs du mont Gargan, les compagnons du chef FTP Georges Guingouin. 



De l'imprimerie du « Populaire du Centre »
Cet auteur - ce témoin - n'est autre qu'Henri Nanot, jeune paysan limousin épris de littérature et de liberté,  auguel l'Histoire attribue un autre fait d'armes (forfait ?) Pour lequel, des années plus tard, il fut peut-être injustement condamné : « l'affaire Nanot ».
En dépit des apparences, Nanot n'était pas un maquisard ordinaire. Ami d'André Breton et des surréalistes,  il savait observer, raconter, en deux mots, écrire,  et c'est bien ce chroniquer attentif et parfois facétieux de la vie clandestine que nous retrouvons ici, plume en main, au fil d'un récit exceptionnel.


Réédition de 2010

En 1988, René Rougerie a écrit un ouvrage sur Henri Nanot : Henri Nanot, 1921-1962, un amour fou de liberté, éditions Lucien Souny (réédité en 2014).



Résumé :

Henri Nanot (1920-1962)
1957. A Masseret, petite commune de la Corrèze, trois attentats, pour le moins mystérieux, semblent viser le sénateur Marcel Champeix, alors Secrétaire d'Etat aux Affaires Algériennes. Les socialistes limousins parlent de complot, les communistes de provocations policières. C'est alors qu'à la satisfaction de tous est arrêté un agriculteur de Meilhards, Henri Nanot. Celui-ci, ancien F.T.P. du maquis Guingouin, est un « homme seul » dont le principal tort est de proclamer haut et fort - et surtout un peu trop tôt - « Paix en Algérie, Honte aux tortionnaires... »
Après un interrogatoire musclé qui le conduira mourant à l'hôpital de Limoges puis à l'asile psychiatrique, Nanot, malgré ses continuelles dénégations est condamné à 5 ans de réclusion. De pénitencier en pénitencier, il ne cesse de clamer son innocence et de chercher à faire éclater la vérité. Il n'y parvient pas.


Réédition de 2014
Terrassé par la folie, il meurt en juin 1962, le jour de sa libération définitive. Mais cet homme « fou de liberté », avait une autre passion : la littérature et plus particulièrement la poésie. Il fut l'ami d'André Breton et du poète surréaliste Jehan Mayoux, inspecteur de l'enseignement primaire à Ussel. Nous publions seulement ici des extraits de ses « Scènes de la vie de maquis ", « La Perquisition » (publié par André Breton dans « Le surréalisme même ») ainsi que des lettres à ses parents et amis qui témoignent d'une forte originalité d'écriture. Puisse ce livre contribuer à infirmer un jugement qui déshonore surtout ceux qui l'ont provoqué et ceux qui l'ont prononcé.


Henri Nanot (1921-1962)



A lire également :

LaMontagne - article du 10 avril 2015 : Le triste destin de Henri Nanot (lien)

France Inter - l'émission du samedi 18 décembre 2010 : Henri Nanot, le poète-paysan (lien)

Meilhards, village de Corrèze : Nos écrivans (lien)