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Thiviers - Baptême de l'école primaire - Charlotte Serre - 16 octobre 2015

Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementBrigade RacPortrait

La ville de Thiviers (24800) donnera le nom de Charlotte Serre a l'école primaire de la ville lors d'une cérémonie qui se déroulera le vendredi 16 octobre 2015 à 16 h 30 sur la place de la république (devant l'école).



Charles et Charlotte Serre
Cinq mois après leur retour de captivité

Charlotte Serre

Un petit bout de femme gros comme rien, mais qu'elle énergie dans ce corps de 45 kilos ; pendant les années 1941 - 1942 - 1943, elle n'a pas arrêté un seul instant de travailler aux côtés de son mari pour lancer d'abord et soutenir ensuite la Résistance en Dordogne-Nord. Partir de Chavirat à vélo dès l'aurore, ne s'arrêter que pour parler à la nature et respirer ses parfums, écouter bruire les sources et chanter les oiseaux, composer quelques quatrains, voilà ses occupations ; ceux qui la rencontrent ne se doutent pas de ce qu'elle fait ni de ce qu'il y a de dissimulé dans le cadre de sa bicyclette, mais ceux qui la connaissent savent qu'elle est un courageux soldat sans uniforme et qu'elle est engagée à fond dans la lutte contre l'occupant. Arrêtée avec son mari (Charles Serre) le 22 janvier 1944, elle est internée à Fresnes puis à Romainville. En mai, elle sera déportée à Ravensbruck ; c'est là qu'elle passe le rude hiver 1944-1945 et qu'elle doit supporter le supplice des interminables stations debout dans la cour du camp où les appels journaliers durent des heures. Quelquefois, elle est sur le point de s'ecrouler de faiblesse mais ses soeurs de misère la soutiennent. Elle reviendra de déportation et nous donnera, parmi tant d'autres, l'admirable poème qui suit.

Le nuage de lumière

Mes jolis flocons d'ouate roses
Et gracieux nuages blancs 
Que vous m'avez conté de choses,
Pendant les appels dans les camps...
Ne voulant voir la terre noire,
Mes yeux se perdaient dans le ciel,
Ne voulant voir le crématoire
Ni le bourreau démentiel.
Nuage prenant ma requête,
Que de messages tu portas,
Quand chaque jour la mort vous guette
Et la terreur à chaque pas !
Tu fus mon ange de lumière
Que j'invoquais comme témoin
Pour arrêter ces cris de guerre,
Ces coups de fouet, ces coups de poing...
Avec une âme de poète
Je contemplais ton paradis,
Je ne pouvais lever la tête
Qu'à l'appel aux rangs des maudits.
Mais dans ce bagne où ma douleur
Hurlait dans la désespérance,
Nuage, tu fus ma lueur,
Dans ton ciel je voyais la France...


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