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Réseau Sol / BOA-SAP Région B : l'équipe de réception des atterrissages Lysander



Extrait de ICARE - revue de l'aviation française : Aviateurs et Résistants Tome 2 - 1993 no. 144 éditée par Le Syndicat National des Pilots de Ligne

Le comité de réception 

par Pierre Barrère, Charles Franc, Jean Lapeyre-Mensignac, Guy Margariti



Le fondateur et chef du réseau SOL est Eugène Bornier alias Sol. Imprimeur à Saint-Etienne, remarquable organisateur, il est un des tout premiers pionniers de « l'action ». Il dépend directement du BCRA (Bureau Central du Renseignements et de l'Action, créà Londres par le Général de Gaulle) avec lequel il reste en contact permanent grâce à son radio personnel Jacques Voyer, alias Emeraude. Les deux premiers compagnons de Bornier sont Léon Nautin et Stéphane Ferrand.

A cette époque,  les liasons aériennes clandestines connaissaient encore des débuts difficiles. Les atterissages, comme les parachutages, etaient rares.

Le 26 juillet 1942, Sol et ses deux premiers compagnons et Gaston Tavian (qui venant de Londres avait fait homologuer le réseau par le BCRA) organisent un parachutage près de Montrond-les-Bains. L'avion largue huit parachutes : cinq containers et trois hommes,  tous déportés par le vent. Tous les containers sont récupérés tandis que deux des agents parachutés réussissent à rallier Saint-Etienne. Le troisième, le radio Orabona, se recevant mal sur le sol accidenté, se brise les deux jambes et s'enforce le thorax. Le prêtre d'un village voisin accepte de le recueillir pendant que s'organise un moyen de transport avec l'aide d'un médecin. Le blessé déc e dera lors de son transfert à l'hôpital.

Au debut du mois de novembre 1942, Guy Chaumet fait appel à Lapeyre-Mensignac qui, de sa propre initiative, avait organisé une chaîne d'évasion pour passer en zone libre. Il parvient rapidement à gagner l'Angleterre par une opération Lysander montée par le reseau Sol. Lapeyre-Mensignac n'ayant plus de contact s'engage comme agent P2 dans le réseau Sol. Bornier lui fait rapidement confiance et l'initie à la marche du réseau : contacts, codage et décodage des câbles, parachutages, etc.

Début décembre 1942, Bornier charge Lapeyre-Mensignac accompagné de deux équipiers, de réceptionner un parachutage ARMA (containers de matériels divers : armes et explosifs) prévu sur le terrain « Chardonneret », à une dizaine de kilomètres de Chamazel dans la Loire : il s'agit d'un terrain situé à 1300 m sur un plateau du Massif Central. Utilisé comme pâturage au printemps, il est distant de toute habituation. La neige qui tombe en abondance les contraint à rejoindre, réfugiés dana une cabane de berger, se prolonge douze jours. Il leur faut passer toutes les nuits dehors à guetter l'avion dans de mauvaises conditions atmosphériques qui ne permettront pas au pilote de repérer le terrain.



Le 22 décembre 1942, Bornier organise un atterrissage Lysander sur le terrain « Vaurour » entre Issoudin et Vatan. Le responsable au sol est J. Voyer radio de Sol. L'opération est parfaitement réussie.  Deux passagers sont déposés tandis qu'embarquent Pierre Quevilles et Guy Chaumet.

Lapeyre-Mensignac propose à Sol de créer une extension du réseau dans la région Aquitaine où il dispose déjà de René Chabasse et de Pierre Barrère. Il pense que les terrains operationnels y seront plus faciles à trouver que dans la région Stéphanoise. A cette date les « regions » ne sont pas encore organisées et délimitées géographiquement, le réseau Sol peut donc travailler loin de son Quartier Général. Après accord du BCRA, Lapeyre-Mensignac devient l'adjoint de Sol. De décembre 1942 à mars 1943, il va successivement recruter à Bordeaux et en Charente : Guy Margariti, étudiant en Sciences, Charles Franc viticulteur et étudiant en lettres ainsi que l'artiste Philippe Boireau. Ils prospectent tous des terrains de parachutage ou d'atterrissage que le réseau Sol propose par câble au BCRA afin d'en obtenir l'homologation par la R.A.F. Leur prospection s'effectue surtout en Charente et dans les Landes. Parallèlement à cette activité ils s'adonnent à un long et minutieux travail de préparation : recherche de « planques », de refuges, de « boîtes à lettres », mise sur pied de liaisons et de moyens de transports et formation de petites équipes opérationnelles cloisonnées...

Une moyenne d'âge de 21 ans

En avril 1943 se prépare un double atterrissage Lysander. Le terrain « Serin », situé près de la Charente a été repéré par René Chabasse. Lapeyre-Mensignac le signale à Sol et lui remet un câble à transmettre à Londres, précisant les coordonnées du terrain.

L'equipe de réception d'une moyenne d'âge de 21 ans est composée de six personnes.  Il y a quatre passagers au départ : Vienot, député des Ardennes, Poimboeuf, Président des Syndicats Chrétiens, Jacques Voyer et un agent inconnu auquel il n'est pas demandé son nom. Bornier retenu à Saint-Etienne a chargé Lapeyre-Mensignac de diriger l'opération.  Les deux atterrissages parfaitement réussis à cinq minutes d'intervalle permettent à quatre
agents dont Yeo Thomas (1) et Pierre Brossolette (2) de rejoindre la France.

(1) Yeo Thomas : proche collaborateur britannique du Colonel Passy. Sera déporté mais reussira à s'evader du camp de la mort. Repris, sera interné en camp de prisonniers.
(2) Pierre Brossolette : capturé, se suicidera en se jetant du 5e étage de l'immeuble de la Gestapo, avenue Foch à Paris. Compagnon de la Libération.

Un nouvel atterrissage est prevu pour la lune d'octobre 1943 sur le terrain « Serin », qui après renseignements pris et bien étudiés ne semble pas encore repéré par les Allemands. La même équipe se met en place. Charles-Henri (3) leur envoie de Clermont-Ferrand six aviateurs anglais et canadiens dont les appareils ont été abattus au cours d'un bombardement sur Montluçon.

(3) Paul Rivière « Marquis » chef opérations aériennes zone sud. Compagnon de la Libération.

Lapeyre-Mensignac en a fait le récit : Un courrier de Lyon doit m'amener ces aviateurs qui ne parlent pas français.  Je dois, comme signe de reconnaissance, avoir dans la main gauche le journal « Signal » et un seul gant, et attendre devant la porte su buffet de la gare. La personne qui descendra du train s'approchera de moi et me demandera : « S'il vous plaît,  où se trouve la place de l'hôtel de Ville ? » Je dois répondre : « Je crois qu'il n'y en a pas ». Le train arrive. Aussitôt une femme s'approche de moi. J'attendais un homme. Elle me donne le mot de passe. Les aviateurs sont là.  Trop facilement reconnaissables malheureusement : en dile indienne avec les mêmes chaussures noires montantes, tous plus mal habillés les uns que les autres, avec des vêtements invraisemblables, trop grands ou trop courts. La femme me précise que sur leur fausses cartes d'identité ils ont tous la mention « sourd-muet » et qu'ils ont déjà failli se faire arrêter à la ligne de démarcation ! Décidément c'est rassurant ! Il est convenu qu'ils sortiront par la gare avec elle puisqu'ils ont des billets, pendant que je passerai par le buffet. Tranquille je m'éloigne. Soudain, au beau milieu de l'immense salle, entre les tables garnies de consommateurs, je me rerourne au bruit insolite de semelles battant le pavé : ce sont mes « sourds-muets " qui m'ont emboîté le pas ! Il est trop tard pour reculer. Résolument je les entraîne vers la sortie interdite. Enfin nous nous retrouvons tous sans encombre dans la cour intérieure.  Là,  devait se trouver à dix heures Franc avec une voiture. Il n'y est pas. Il est 10h30 ! - le transport automobile a toujours été un important problème pour les clandestins - Nous nous séparons : la femme et trois aviateurs d'un côté et moi avec les trois derniers de l'autre. Et nous commençons à faire les cent pas devant la gare. Que cette attente est désagréable ! " ...

La maison de Charles Franc
rasée par la Gestapo en 1944,
reconstruite en 1950
...« C'est seulement vers 11h30 que je rencontre un camarade commerçant qui se trouve là avec une fourgonnette. Il ignore tout de la Résistance mais va accepter de nous prendre en charge. Ouf ! Il n'a pas de laissez-passer mais en revanche j'ai deux revolvers. Il est décidé que si par hasard nous sommes arrêtés par des gendarmes français nous nous expliquerons. La gendarmerie de la Charente est, dans l'ensemble, très bien disposée à notre egard et nous avons des chances de nous en tirer sans ennui. Si nous rencontrons des Boches, nous foncerons sans nous arrêter. Nous nous défendrons si besoin est... Rien de tout cela ne se produit. Enfin, à deux heures de l'après-midi nous sommes reunis à Malaville autour d'une bonne table comme toujours chez Charles Franc ».

Nos « passagers aviateurs » resteront plus d'un mois dans ce refuge car la lune d'octobre sera défavorable : ...« il faut très mauvais temps. Après une première nuit passée en vain sur le terrain nous revenons le lendemain. Le mauvais temps continue. Vers dix heures nous entendons un avion qui passe et repasse : il cherche sa route. Nous lui faisons les signes lumineux. Les nuages sont trop bas, l'avion ne peut nous voir. Il repart, revient. Enfin, après plus de trente minutes passées entre l'espoir et la déception, l'avion s'eloigne pour ne plus revenir. Il rentrera en Angleterre sans se douter qu'il est passé si près de nous. Cette nuit a été epuisante, par cette immobilité à laquelle nous étions astreints, sur l'herbe mouillée et sous la pluie fine qui nous pénétrait profondément. C'est le retour vers Malaville où nous rentrons silencieux, désappointés. Les aviateurs séjourneront chez Charles Franc jusqu'à la lune nouvelle et tueront le temps en jouant aux cartes, en lavant, ou plus exactement en cassant la vasselle ! », en se réconfortant avec du cognac. Pour la lune de novembre 1943, il est prevu d'utiliser un nouveau terrain,  « Albatros », homologué par la RAF, situé près d'Ambérac en Charente.  Les aviateurs anglais et canadiens vont enfin pouvoir partir. Avec eux doit s'embarquer Léon Nautin, premier compagnon de Sol à Saint-Etienne, qui a échappé aux arrestations massives du mois de mai précédent.



Guy Chaumet qui était parti à Londres en décembre 1942 est de retour en France : il a été parachuté le 15 août 1943. Il vient d'être désigné par Londres pour assurer la direction générale du BOA-SAP (Bureau Operations Aériennes - Section Atterrissages et Parachutages) Région B (ex Réseau Sol) sous le nom de mission « Mariotte », en attendant son affectation prévue comme Délégué Militaire Régional dans le Nord.

L'équipe de réception prévue, bien rôdée, reste pratiquement la même : Lapeyre-Mensignac, Franc, Barrère, Chabasse, Margariti, Boireau, auxquels vient s'ajouter Labrande lui aussi rescapé de Saint-Etienne.

Depuis quelques semaines un des aviateurs anglais qui se prénomme Charley, souffre d'une pleurésie et son etat donne des inquiétudes. Il est difficile et risque de l'hospitaliser. Il tient absolument à partir (Il décèdera dans un hôpital de Londres quelques semaines plus tard).

Un câble de Londres annonce l'opération à partir du dix avec le message : « L'oiseau des mers prendra son vol ce soir ». Le message passe le dix, puis le douze mais l'opération n'a pas lieu. Nous attendons une nuit complète sous la pluie inutilement. Charley est de plus en plus fatigué. Le message repasse enfin le 14 et est confirmé le soir.


1984 : Inauguration du monument Claude Bonnier (Hypoténuse) sur le site du terrain « Albatros »

Ce même soir, Mariotte arrive avec son frère Dany et va assister au double atterrissage de Lysander : il vient d'être prévenu de l'arrivée d'un personnage important. Sur le terrain Barrère (étudiant en medecine) est specialement chargé d'aider Charley et de lui faire une piqûre de Solumcamphre quelques minutes avant son embarquement.

Dans la nuit du 27 au 28 janvier 1944 Margariti et Barrère attendent agents et containers sur le terrain « Goéland » : la mise en place du dispositif se déroule parfaitement dans un silence absolu. Le ciel paraît clair mais vers minuit, un brouillard dense monte du sol. Heureusement l'appareil « Eurêka-Rebecca » permet aux deux hommes d'amener l'avion à la verticle du terrain. On entend l'ouverture des parachutes suivie des chocs sourds des premiers containers touchant le sol.

Alceste

Brusquement, loin vers l'extrémité nord du terrain s'élève un gémissement strident, inhumain, intense et difficile à identifier. Mitraillette au poing, Margariti, Barrère et un equiper s'avancent silencieusement en direction du cri. S'agit-il d'une feinte des Allemands, d'un animal blessé ? Au passage, ils récupèrent les deux premiers agents atterris sains et saufs qui les accompagnent. Au delà des limites du terrain dans une zone incendiée quelques mois auparavant, hérissée de fûts de jeunes pins calcines, ils découvrent,  à moitié recouvert de son parachute, le troisième agent hurlant de douleur, la face contre terre. Un gargouillement sinistre sort de sa poitrine à chaque inspiration. Le malheureux est  tombé en dehors du terrain sur le fût d'un jeune pin incendié au contact duquel sa cage thoracique a éclaté,  les côtes fracturées ayant perforé la plèvre. Du sang spumeux sort de sa bouche. On le love dans son parachute en coiffant sa tête sans serrer pour assourdir des hurlements. On ne voit pas les chariots qui récupèrent difficilement les containers dans le brouillard devenu très dense. C'est à bras d'hommes qu'il est précautionneusement transporté dans une cabane de résinier. Le blessé hurle et délire répétant sans cesse ce cri poignant : « Alceste, maman... Alceste, maman... » Nous apprendrons plus tard qu'Alceste était son nom de mission. Les cris du blessé s'atténuent en même temps qu'il entre progressivement dans le coma.

Bien que recherché par la Gestapo et se cachant alors à quelques kilomètres de là,  le docteur Cabane accepte d'accompagner le blessé à Bordeaux avec Barrère ; un controle allemand à l'entrée de Bordeaux laissera passer le convoi au vu des papiers médicaux du docteur Cabane. Alceste mourra quelques instants après son arrivée à la clinique Saint-Médard à Cauderan. Des indiscrétions alert e rent la Gestapo avant que le corps ait pu être enlevé. Le directeur de la clinique dut prendre la fuite,  une infirmière est arrêtée. Quelques semaines plus tard le docteur Cabane est interné puis déporté. Il ne reviendra pas.

Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1944, Guy Margariti réceptionne un nouveau parachutage sur le terrain " Goéland ". Il accueille notamment Léon Nautin, parti par l'opération « Albatros » au mois de novembre précédent.  Ce dernier doit succéder à Mariotte.

Le 11 février 1944 commence une série d'arrestations massives dans toute l'organisation du DMR et du BOA-SAP. Hypoténuse (4) er Léon Nautin, tombés ce jour aux mains de l'ennemi se donnent la mort. C'est dans ce contexte que Margariti et Barrère doivent assurer un parachutage déjà prévu sur le terrain « Goéland » pour ce même 11 février 1944. Or, Julien, chef du comité de réception rattaché au terrain « Goéland » vient d'être arrêté dans la matinée et transféré au siege de la Gestapo de Bordeaux.  Il a entendu la veille le message annonçant l'imminence de l'opération : parlera-t-il ? Margariti et Barrère décident immédiatement de ne pas renoncer et d'assayer à l'aide de l'appareil " Eurêka !!!!! « de détourner l'avion du « Goéland » vers le terrain « Mouette », distant de quelques kilomètres vers le sud, sur lequel ils s'installent avec une autre équipe,  réunie en hâte, non connue de Julien. L'appareil perçoit les signaux de « l'eurêka » et détourne sa route comme prévu et survole « Mouette ». Margariti et Barrère croient avoir reussi. Malheureusement l'avion s'eloigne et disparait. Le lendemain, ils apprendeomt que le pilote, trompé par les lumières d'une noce de campagne à proximité, a largué sa cargaison dans un bois de pin tout près de lieu de mariage. Une colonne de SS qui remontait vers Bordeaux apercevra au matin des parachutes accrochés aux arbres et ratissera le secteur...

(4) Claude Bonnier, Colonel, D.M.R. Aquitaine se suicide par la pilule de Cyanure détenue par les chefs de réseaux. Bonnier était arrivé avec Jacques Nancy par Lysander en Charente sur le terrain « Albatros » dans la nuit du 14 au 15 novembre 1943.

Au cours de leurs divers parachutages dans les Landes, Margariti et Barrère ont stocké au total une très grande quantité de matériel qui sera progressivement réparti dans toute la région Aquitaine.

Dans le même temps, en Charente, plusieurs des parachutages réalisés étaient marqués d'incidents divers ; notamment sur les terrains « Pintade »« Pélican », et « Chouette ».

Le message « Sautez en souplesse » annonce un parachutage sur « Matignon » pour le 4 février 1944. Toute l'opération s'est déroulée normalement.  Un seul incident, comique : au moment où l'équipe se disperse Pierre Chabasse et son père (frère et père de René Chabasse) reviennent chacun de leur côté, tranquillement vers leur maison, chacun se reposant sur l'autre pour ramener le mulet et la charrette ayant servi à transporter les containers jusqu'à un camion qui attendait sur la route la plus proche. La pauvre bête est donc abandonnée à ses peines sur ce terrain dangereux. Dans la nuit tous les deux entendent le bruit bien connu de leur vehicle, mais chacun d'eux croyant au retour de l'autre ne se dérange aucunement. Le lendemain, le mulet qui avait erré toute la nuit, trainant derrière lui sa voiture, fut retrouvé au milieu d'un champ qu'il avait consciencieusement fourrage ! L'incident n'eut d'autre suite que de faire adopter en vue d'un prochain parachutage le message suivant : « le mulet se promène la nuit » !


Le mémorial Hypoténuse devant lequel posent les survivants de l'opération « Albatros ». De gauche à droite : Charles Franc, Guy Margariti, Pierre Barrère, Jacques Nancy et Jean Lapeyre-Mensignac

Dans la nuit du 6 et 7 février Chabasse doit diriger un parachutage ARMA près de Birac pendant que Franc doit en assurer un autre près de Touzac,  avec leurs chef d'equipes Berger, Duruisseaud et Rispard. Une fois de plus interviennent de graves problèmes pour le transport. Le seul camion en état de marche disponible devra servir successivement à l'évacuation des containers parachutés sur chaque terrain.

Bilan

Comme nous l'avons dit, si les hommes de la Gestapo étaient bien de vrais professionnels, nous, de notre côté, nous étions de vrais patriotes, tous volontaires.

C'est pourquoi finalement, le bilan d'activité du Réseau Sol devenu BOA-SAP Région B aura malgré tout été positif concernant spécialement « les liaisons aériennes clandestines ».

Les opérations d'atterrissages réussies ont permis le transit de 27 passagers parmi lesquels certaines personnalités de premier plan.
Neuf agents parachutés sont arrivés sur nos terrains.
Les réceptions par parachutages d'une très importante quantité de matériel (armes, munitions, explosifs) ont assuré l'équipement de nombreux maquis, groupes de combat, équipes de Sabotage.

Mais pour avoir été positif sur le plan résistance, ce bilan a dû être payé très cher sur le plan humain.



Photo prise en 1987 d'une réunion du réseau SOL. 
Photo partagée par Anne-Marie BORNIER, la fille d'Eugène BORNIER

Du gauche à droite - Guy MARGARETI, Jean LAPEYRE-MENSIGNAC, Eugène BORNIER et Pierre BARRERE



Sans avoir pu citer dans ces quelques pages schématiques tous les participants,  dont beaucoup, même à des places qui pourraient sembler modestes, n'en risquaient pas moins la déportation ou l'exécution comme cela est arrivé hélas trop souvent, voici le bilan final de situation à la fin de guerre des principaux « responsables » de l'organisation des « liaisons aériennes clandestines » réalisées par le Reseau Sol devenu BOA-SAP - Région B, dont nous avons rapporté certaines actions.

Par ordre alphabétique :
  • Barrère Pierre : indemne
  • Boireau Philippe : blessé, déporté sans avoir parlé
  • Bonnier Claude : arrêté, se donne la mort
  • Bornier Eugène : blessé lors de son parachutage
  • Chabasse René : arrêté, évadé, abattu sur place
  • Chaumet Dany : arrêté, déporté sans avoir parlé
  • Ferrand Stéphane : arrêté, déporté sans avoir parlé
  • Franc Charles : blessé grièvement
  • Lapeyre-Mensignac Jean : indemne
  • Margariti Guy : blessé grièvement
  • Nancy Jacques : indemne
  • Nautin Léon : arrêté, se donne la mort
  • Rivière Paul : indemne
  • Voyer Jacques : abattu sur place.
Soit sur cette liste de 14 noms :
  • 4 morts
  • 3 déportés
  • 3 blessés
  • 4 indemnes
En savoir plus :

Mémorial Claude Bonnier "Hypoténuse" - Angeac-sur-Charente (lien)
René Chabasse (1921 - 1944) résistant jusqu'au bout (lien)
Charles Franc : Héros de la Résistance (lien)
Une belle famille de la Résistance : Les Duruisseau (lien)
Jean Lapeyre-Mensignac : la ville de Nontron lui rend hommage (lien)
Jacques Nancy Section Spéciale de Sabotage Région B (lien)
Interview Marie Nancy, réalisatrice du film "Les saboteurs de l'ombre et de la lumière" (lien)

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