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Jean Chabaneix : adjudant du 9e Cie de la brigade Rac

Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacPortraitAoût 1944 : Direction Angoulême

Le 18 août 1944 dans les faubourgs d'Angoulême, Georges Lautrette, Jean Chabaneix, le Grand Marcel et le père Locher ont arrêté un camion allemand sous le prétexte de venir remorquer leur propre camion en panne. L'Allemand fait quelques difficultés, mais finit par accepter. Les quatre combattants de la brigade Rac - qui sont naturellement en civil, montent sur le camion.

Tout à coup, l'Allemand se ravise. Georges Lautrette sort son revolver et fait traduire ses intentions par l'un de ses camarades qui connait l'allemand. Le camion poursuit sa route. Mais, passant a proximité de la voie ferrée, devant un convoi d'Hindous, l'Allemand crie au secours. Il est aussitôt abattu par Georges Lautrette. Le camion s'en va à la dérive et stoppe dans une haie, sous une giclée d'armes automatiques. Jean Chabaneix est tué. Et Georges Lautrette est tué à son tour en descendant du camion, tandis que les deux autres - dont l'un est blessé - réussissent miraculeusement à s' échapper.

Les corps de Georges Lautrette et de Jean Chabaneix furent laissés sur place par les Allemands; ils voulaient épouvanter les passants, et puis, comme il pensaient que des camarades viendraient pour les enlever, ils établirent des postes de guet camouflés... qui restèrent bredouilles car tout le monde se méfiait.

La chaleur était étouffante, aussi les glorieuses dépouilles furent‑elles finalement enlevées par les services municipaux, qui les conduisirent au cimetière de Bardines, route de La Rochelle, où elles furent inhumées dans le carré réservé aux miliciens sous des noms supposés.

C’est là que Jean Nicard « Tom » les récupéra, quelques jours plus tard, de nuit, pour les placer dans le caveau d’un ami. Il les reprit, après la Libération de la région, pour les rendre à leurs familles.


Nous sommes très reconnaissant à Pierre Yves Couturier d’avoir partager cette photo de sa collection familiale. La légende a été écrite par son grand-père Pierre Couturier, ancien de la brigade Rac.

JEAN CHABANEIX  (Profil tracé par Rac.)

Jean était le benjamin d'une équipe de trois cheminots, qui comprenait le Grand Marcel Fraigneau, Jacques Lebouc et lui. Ces trois hommes aidaient les prisonniers dans les évasions, sabotaient le matériel, amenaient les S. T. O. au maquis. C'est Jean qui « réceptionna » Olivier Proust.

Avec le Grand Marcel, il fut de toutes les affaires, enlèvements de collaborateurs, piquages de marchandises, de matériel.

L'excellente tenue, le sérieux, le courage de ce grand garçon à la mâle beauté furent remarqués. Le meilleur groupe de la 9e Compagnie était sans chef. Les deux derniers s'étant montrés insuffisants. II est vrai que les hommes du 1er groupe étaient en général des « durs » ayant plusieurs combats à leur actif et qu'ils n'étaient pas faciles à commander. Jean fut choisi par eux et il s'imposa rapidement. Dès lors, la question du commandement ne fut pas discutée. Le camp de la « Petite-Forêt », où cantonna le groupe Chabaneix, était un modèle du genre.

L'ordre, la propreté, la tenue des armes, l'organisation de la garde étaient remarquables. Jean s'occupait de tout, il ne vivait que dans l'espérance d'un combat ou d'un coup de main, et communiquait sa foi à ses hommes.

Le hasard voulut qu'il soit au P.C. le jour où Georges Lautrette partait pour sa dernière mission. Georges et le Grand Marcel qui l'appréciaient l'emmenèrent. Il ne devait plus revenir !... Il avait vingt-quatre ans !...

Stèle à la mémoire de Georges Lautrette et Jean Chabaneix
(Route de Bordeaux, Angoulême)


En savoir plus :

Georges Lautrette et Jean Chabaneix : tués à Angoulême le 18 août 1944 (lien)

Nécrologie de Georges Lautrette (lien)