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Mareuil-sur-Belle (24) - Commémoration des fusillés du 13 juin 1944

Rédigé par Alan ÉvènementLieu de mémoire

Chaque 13 juin les communes de Mareuil-sur-Belle, Saint-Crépin-de-Richemont et Vieux-Mareuil commémoreront le massacre de cinq jeunes Mareuillais : 
  • Marcellin Besse 
  • Roger Pinon
  • Marcel Descout
  • Maurice Duffour
  • Marcel Besse

Stèle - Place du marché
Mareuil-sur-Belle



Programme de la commémoration : 

8 h, à Saint-Crépin-de-Richemont, casse-croûte offert par les municipalités de Saint-Crépin et Vieux-Mareuil

9 h, dépôt de gerbes au monument aux morts de Saint-Crépin (famille Roby)

9 h 3O, dépôt de gerbes au monument Viaud-et-Voyer sur la départementale 939

9 h 45, dépôt de gerbes au cimetière de Vieux-Mareuil (tombes Parisien et Raymond Boucharel) et au monument aux morts de Vieux-Mareuil (Mme Hauthier)

1O h 3O, office religieux à l’église Saint-Laurent à Mareuil 

11 h 3O, défilé, dépôt de gerbes aux trois monuments aux morts de Mareuil

12 h 45 le vin d'honneur sera offert par la municipalité à la salle des fêtes de Mareuil


Sud-Ouest – Edition de Périgueux du 2O juin 2O19 (lien)


Histoire du 13 juin 1944 tiré du site Mareuil-sur-Belle d'hier et d'aujourd'hui (lien)

Le 13 juin 1944 vers huit heures du matin de nombreuses voitures allemandes traversent Mareuil. Une collision entre deux de leurs véhicules se produit et une roue est endommagée. Les allemands se présentent au garage de l'hôtel de ville, tenue par Mr Chaunis.


Sous la menace de leurs mitraillettes ils lui intiment de trouver sans délai une roue de rechange, ils font préciser par un interprète qu'a défaut de solution satisfaisante des événements très graves se produiront. Redoutant le pire, monsieur Chaunis s'emploie à leur donner satisfaction.

Ils repartent peu après, non sans avoir demandé aux uns et aux autres avec insistance s'il y avait « du maquis à mareuil ».


Quelques heures plus tard, ils reviennent par les routes d'Angoulême et des Grauges. Une dizaine de voitures faisant partie des éléments passés le matin et des camions. Aussitôt ils bloquent les issues ouest et est de Mareuil qui sont gardées par des sentinelles.

Les allemands opèrent des visites domiciliaires notamment dans le secteur du vieux château, fouille de l'hôtel du château.ils interpellent les passants, contrôlent les papiers en se dirigeant vers la mairie.


Là, ils demandent le maire, le concierge leur répond que ce dernier est absent, qu’il habite à trois kilomètres et qu'on pourrait lui téléphoner, menaçant le concierge de leurs mitraillettes, les allemands lui interdisent de téléphoner puis sans explications ils repartent en direction de la gare.


La nouvelle du retour des allemands s'est répandue très vite dans Mareuil. Redoutant une rafle beaucoup d'hommes se cachent ou ils peuvent. Les allemands remontent vers la gare par la rue de rudeau et au passage ils arrêtent monsieur Raoul Lépée boulanger a son travail qu'ils relâchent un peu plus tard.


Puis c'est monsieur Roger Pinon a son tour arrêté au domicile de ses parents ou les allemands l'ont vu rentrer.


L'intersection des routes de la gare et de La Tour Blanche est occupée et gardée par des sentinelles cependant que d'autres soldats ouvrent le feu et tirent des rafales de mitraillettes dans la direction du Moulin Terrade ou plusieurs hommes ont été aperçus courant a travers champ par les soldats.


Pendant ce temps une voiture allemande se dirige vers le chai des frères Besse. La fusillade continue très vive, sont alors arrêtés aux abords du chai sur le chemin conduisant au moulin terrade Marcelin Besse, Maurice Dufour, Marcel Descout, les uns et les autres sont interpellés dans les mêmes termes 
« vous terroristes, vous enlevez vous enlevez pancartes ». Il faut savoir que le maquis avait 2 jours auparavant dans la nuit enlever et déplacer les panneaux de signalisation routière afin de perturber les allemands.

Tous se défendent et opposent des dénégations très fermes. Rien n'y fait ils sont embarqués et gardés dans un camion sur la route de St Pardoux.

Les allemands pénètrent au domicile de Besse Marcelin, et tandis que ce dernier et sa femme sont menacés d'être abattus sur le champ s'ils font le moindre mouvement, tout est bouleversé dans leur logement, les allemands emportent argent, tabac, cigarettes. Une visite est également effectuée au logement de monsieur Villés, mais rien n'est 
emporté ; Au moment ou Marcellin Besse arrêté est embarqué dans une voiture, les soldats interpellent monsieur Saint Yries et lui disent en mauvais français : « Demain matin avant O9 heures, toutes pancartes et bornes remises en place autrement tous les hommes de Mareuil fusillés, vous responsable » et ils s'éloignent.

En cette période de guerre Françoise Nicouleau avait emménager un jardin potager en compagnie de plusieurs habitants du village près de la rivière 
« la Belle » a coté du moulin Terrade dit moulin de Font Verde dans un champ que vous pouvez trouver très facilement puisqu'il y a un monument a la mémoire de Marcel Besse à proximité de la salle des fêtes construite depuis sur le site ou il y avait les jardins. Il y avait d'ailleurs dans ce potager une cache qui servait de boite à lettres pour les messages que se transmettait les membres du maquis. Françoise travaillait en cette matinée dans son jardin au milieu des rangées de haricots et de tomates, a une centaine de mètres de l'autre coté de la rivière un jeune homme Marcel Besse arrive en courant a travers la prairie vedrinne quand sur la route a environ 2 à 3OO mètres plusieurs coup de feu retentissent, des balles de mitraillettes siffles au dessus de leur têtes et les allemands surgissent, Françoise crie à Marcel « cache-toi »,

celui-ci lui dit 
« où je peux me cacher ? »

- part par la rivière 
» lui dit elle, celui ci tente de s'enfuir et court pour sauter dans la rivière en contrebas mais hélas une rafale d'armes automatique l'atteint et il s'écroule.

Françoise est couchée dans les rangs de haricots grimpants tremblante de peur, elle entend les cris des allemands puis les tirs qui achèvent Marcel et les allemands s'éloignent, elle attend une bonne demi heure se relève elle ne voit pas le corps de Marcel abattu au bord du ruisseau et part en courant vers le village et la maison.


Ce n'est seulement que le lendemain que l'on retrouvera la dépouille de Marcel Besse.


Cependant le bouclage de Mareuil avait été aussi réalisé route de périgueux et au carrefour de la route de Nontron. Un garçon d'une quinzaine d'années Philippe Valade au premier coup de feu est sorti par curiosité et il tournait autour d'un barrage allemand. Plus tard embarqué dans un camion il sera relâché 2 kilomètres plus loin sur la route en direction de périgueux à la hauteur du lieu dit Chez Noaillac ,les soldats lui donnent l'ordre de sauter en marche, devant son hésitation ils le jettent sur la route, Philippe roule sur le bas coté et malgré la rafale de mitraillettes que lui tire dessus les soldats il est indemne, instinctivement il fait le mort ensuite il se relève et se sauve comme un fou par le coteau vers la ferme la Plagne en direction de mareuil.


Le convoi allemand lève le bouclage de Mareuil et prend la route en direction de Périgueux emmenant les otages Maurice Dufour 37 ans, Marcellin Besse 31 ans, Marcel Descout 18 ans, Roger Pinon 24 ans. Le convoi s'arrête au lieu dit La Forge à douze kilomètres de mareuil un peu avant le croisement avec la route de st crépin de Richemont a l'endroit ou se trouvait un café.les allemands aperçurent derrière la maison les deux jeunes gens Albert Viaud et Georges Voyer qui tentaient de rejoindre a pieds le maquis de la région de Brantôme, ils étaient en train de se rafraîchir au bord du ruisseau, surpris et interpellés l'un Albert Viaud fut blessé assez grièvement et embarqué dans un camion avec les otages de Mareuil, l'autre, Georges Voyer qui avez essayé de s'enfuir fut capturé puis pendu à un arbre sur le bord de la route.

Il y a une plaque commémorative sur cet emplacement.


Les cadavres des otages de Mareuil et celui d’Albert Viaud furent retrouvés le lendemain 14 jeté au sol et exposer toute la journée place Montaigne à Périgueux derrière le syndicat d’initiative, ils avaient été martyrisés et torturés toute la nuit, les traces de mutilation sur le Corps des victimes ne laissant aucun doute.