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Saintes le 28 juillet 2019 - Les chemins de mémoire de St Vaize, Ecurat et de Nieul-les-Saintes

Rédigé par Alan dans la rubrique ÉvènementLes Alliés


Les cérémonies des « Chemins de Mémoire »

28 juillet 2O18

St Vaize, Nieul-les-Saintes, Ecurat


Dimanche matin entre 8 h 30 et 9 h... les véhicules militaires seront sur le cours national au départ.


Ecurat le 22 juillet 1944 - Historique de Michel Souris

De Predannack dans le Cornwall au Moulin des Fougères

Depuis septembre 1939 les Allemands occupaient notre territoire national, mais depuis le 6 juin 1944 les alliés avaient déposé leurs armées sur le sol de France, aidés en cela par la résistance nationale. Depuis ce jour les uns comme les autres ont combattu notre tyrannique occupant.

Des aviateurs de la Royal Air Force basés à Predannack avaient pour mission, de manière régulière, de survoler le réseau ferré français et de détruire les trains de l'armée allemande.

C'est ainsi que ce 22 juillet 1944, sept avions « Mosquitos » du 151 squadron sont partis en mission sur la France, deux des appareils avaient notre région comme objectif.

Dans l'un des deux avions se trouvaient le pilote Reginald Howard Harisson, squadron leader et pilote, son coéquipier était Edwin Philip Andrew Horrex, Flying lieutenant et navigateur...

Reginald Harrison et Edwin Horrex
Ainsi, à 18 h OO (Heure anglaise) ces hommes ont décollé de leur base et survolant notre région ils ont mitraillé la gare de Saintes, puis survolant la voie ferrée vers Varzay, ils ont mitraillé et immobilisé un train de troupe, blessant le chauffeur Pierre Darçy.

Après avoir attaqué un autre site ferroviaire, Beillant – St Sever, ils ont fait un autre passage sur la gare de triage SNCF de Saintes. Mais la DCA allemande (Flack) a riposté et c'est ainsi que les artilleurs qui se trouvaient dans la prairie avaient touché un des deux « Mosquitos ».
Commençant alors à fumer et perdant de l'altitude le premier avion s'était dirigé vers Ecurat, alors que l'autre appareil partait dans une autre direction.
Atterrissant en catastrophe au « Moulin des Fougères », les aviateurs avaient quitté rapidement l'appareil en feu, qui brûlait d'autant plus facilement que sa carlingue était en bois. Il était vers les 21 h OO.

Des habitants des hameaux voisins sont venus rapidement sur place pour aider les rescapés, mais, malheureusement, les Allemands et leurs chiens sont aussitôt arrivés sur le site du crash guidés par la fumée de l'incendie de l'avion. Harrison aurait pu se cacher et se sauver mais il n'avait pas voulu abandonner son navigateur Horrex.
Les deux hommes étaient blessés, tant aux jambes qu'au visage. Les habitants du lieu leur avaient déclaré qu'ils ne pouvaient les soigner du fait de la gravité des blessures. Les Allemands avaient alors pris des volontaires parmi leurs hommes pour éloigner les aviateurs de l'avion qui en brûlant provoquait l'explosion des munitions, quelques-unes partaient dangereusement dans l'espace.
Etienne Machefert avait servi d'interprète.

Les deux hommes étaient emmenés en camion allemand à leur hôpital, ils y sont restés jusqu'au 29 juillet. Puis les Allemands avaient emmené leurs prisonniers à l'hôpital de Niort où ils étaient restés 9 jours, pour en fin de compte prendre la direction de l'Allemagne, le 7 août, mais en passant par le sud.
Dans le train qui les transportait, les aviateurs s'étaient vu confier une carte pour s'évader, ceci par un soldat allemand. Mais un officier s'en était aperçu et pour éviter les représailles les Anglais avaient rendu la carte.

En cours de route le train était mitraillé, et 8 jours après leur départ de Niort, Harrisson et Horrex avaient été hospitalisés à l'hôpital Purpan de Toulouse.
Arrivés à Toulouse le 15 août, c'est avec joie que nos aviateurs ont alors appris la libération de la ville par la résistance locale ; ceci le 18 août 1944. Leur « mission » en France était terminée ; en effet ils ont quitté l'hôpital le 3 septembre et dans la nuit du 5 au 6 septembre ils ont abandonné le sol français.

En effet, en rase campagne, un appareil « Hudson » de la Royal Air Force avait pris les Anglais en charge, ainsi que d'autres aviateurs. Ils ont été déposés à l'aéroport de Tempsford au nord de Londres. Dans cette ville ils ont été à nouveau hospitalisés.
Quelques années plus tard Harrisson est revenu au « Moulin des
Fougères », en compagnie d'un aviateur du second avion de la mission du 22 juillet, où il a rencontré, entre autres, les familles Rivière, Filliollaud, Hervé, Colas.

En 1994 une stèle a été élevée à cet endroit, à quelques dizaines de mètres du crash du « Mosquito », en présence de Waddad Horrex, l'épouse du pilote du Mosquito, celui-ci est décédé en 1996.

Un autre équipage du même « squadron 151 » est mort carbonisé sur la gare de Jonzac, le 6 août 1944 (lien). Les aviateurs d'Ecurat et de Jonzac étaient compagnons, mais le destin a frappé plus durement un des équipages. Victimes de leur devoir pour la Liberté et la France.