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Marcelle Nadaud - résistante et déportée

Rédigé par Alan dans la rubrique PortraitSection Spéciale de Sabotage

Ci-dessous est la biographie de Marcelle Nadaud, tirée du site internet du Musée de la Résistance et de la Déportation à Angoulême (fermé en 2OO9) (lien). En octobre 2O14 le musée rouvre ces portes au public sous le nouveau nom d'Espace Mémoriel de la Résistance et de la Déportation (lien).


Marcelle Nadaud

Née le 3 juin 1911 à La Rochelle, Marcelle était une jeune fille studieuse et intelligente durant sa scolarité. Elle deviendra institutrice et enseignera à Châteauneuf-Charente. Sa situation professionnelle va lui permettre d’entrer dans l’anonyme clandestinité - par patriotisme - dés 194O. Très rapidement elle s’affirme comme un Agent « actif » et très « précieux » du nom de Lapéda (la pedagogue).

Marcelle Nadaud
Mademoiselle Mir, Directrice de l’école normale de Filles d’Angoulême et déléguée en Charente de « Libre-Nord » est très intéressée par les activités de celle-ci et la contacte. Marcelle Nadaud, va alors devenir Agent de Liaison entre Melle Mir, René Chabasse, le Commissaire Oswald, M. Rix le sous-préfet de Cognac, M. Poirier le Cpt. de gendarmerie de Cognac et l’adjudant de gendarmerie de Châteauneuf. Elle travaillera donc pour le B.O.A. et l’O.C.M. Elle sera également en liaison avec le « Bataillon de la Mort » de Denis Dautun. Elle obtint et remet à Melle Mir, René Chabasse les plans de l’aérodrome militaire de Cognac qui était alors occupé et utilisé par les allemands.

Surveillée par la Gestapo, elle est arrêtée une première fois en août 1942 pour « activités au profit de la Résistance ». Faute de preuve, elle est relâchée. En 1943, elle participera au bombardement des usines Dunlop de Montluçon. Femme intrépide, elle assiste et participe à des parachutages d’armes, héberge des aviateurs anglais, assiste à des sabotages de lignes téléphoniques du camp d’aviation de Cognac.  De plus en plus active et femme de confiance, elle va alors centraliser tout le courrier du B.O.A en partance pour Londres, transmet de fausses pièces d’identité à des Résistants, et devient Agent de Liaison du Cpt. Poirier.

Dans la journée du 5 mars 1944, elle est arrêtée par la Police S.S., « pour assistance à terroriste » et conduite à la prison St-Roch d’Angoulême. Ce fut le début des supplices. Elle va subir 11 interrogatoires effectués par la Milice et la Gestapo - Bien que ces moments fussent humiliant et douloureux,  elle ne parlera pas !

Le 8 juin 1944, elle est déportée vers Ravensbrück. Durant le temps passé dans le camp, Marcelle gardera toujours l’espoir de revoir la France - sa patrie -, sa famille et ses élèves. Trop faible et très malade, Marcelle ne reviendra pas. 
Elle décédera le 24 avril, juste avant l’arrivée des troupes Alliés

Extrait du livre « Le Cahier - Témoignage d'Andrée Gros-Duruisseau résistante et déportée » de la chapitre Le retour

Je passe une main dans mes cheveux : ils sont encore courts, même s'ils ont bien poussé. Je me Souviens alors d'une phrase de Marcelle Nadaud : "En revenant, nous passerons à Paris et nous achèterons une belle perruque !". Chère petite Marcelle, je revois nettement notre séparation à Ravensbrück. Je vais devoir aller dire à madame Nadaud toutes ces phrases qu'elle m'a confiées avant notre séparation. Devrai-je lui dire toutes les souffrances que nous avons endurées ? Non, je ne dirai jamais toutes ces horreurs, on ne pourra pas me comprendre. Cela doit rester dans nos coeurs de déportées.




En 1941, Marcelle Nadaud fut nommée institutrice à l'école maternelle de Châteauneuf, qui porte aujourd'hui son nom.


Depuis le 27 mai 2O11 l'école élémentaire de Cozes (17) porte également le nom de Marcelle Nadaud (Inauguration : lien)


Monument de la Section Spéciale de Sabotage au Chêne Vert commune de Grassac (16) (lien)

Le monument a été érigé en 1948 selon la volonté du Capitaine Jacques Nancy, Chef Saboteur au B.C.R.A. de Londres, Fondateur de la Section Spéciale de Sabotage (S.S.S.).

Inauguré le 13 août 195O, le monument se trouve au carrefour de la D25, de la D34 et de la D412 au Chêne Vert, 4 kms de Vouzan, 3,5 kms de Grassac et 4kms de Sers.






Ci-dessous la biographie de Marcelle Nadaud, tirée du site Châteauneuf sur Charente (lien).
Source : un article ancien de M. Claude Caille à l’époque où il était correspondant de la Charente Libre.

Marcelle Nadaud est née à La Rochelle en 1913. Brillante élève, elle entra à l’Ecole Normale d’Angoulême et devint institutrice. En 194O elle était en poste à l’école primaire de Bonneuil et y fit la connaissance de Mr Noblet, Maire de Bonneuil et de son épouse. Nous consacrerons un prochain article aux époux Noblet qui ont été comme Marcelle Nadaud des personnalités éminentes dans l’histoire de la Résistance Charentaise. M et Mme Noblet, comme Mademoiselle Nadaud ont laissé leur vie au nom de l’idée qu’ils se faisaient de la France en refusant, très tôt la fatalité de ce pays courbé sous le joug d’un odieux occupant.

En 1941, Marcelle Nadaud fut nommée institutrice à l’école maternelle de Châteauneuf, qui porte aujourd'hui son nom. Elle entrera  dés cette époque dans la Résistance, qui commençait à s’organiser dans notre région. Elle est affecté au B.O.A. (Bureau des Affaires Aérienne), groupe chargé entre autre, de planifier, d’organiser et de réceptionner  les parachutages d’hommes et de matériel venant d’Angleterre. Elle y  introduisit  en 1942 Mlle Mir, son ancienne directrice de l’Ecole Normale. Mlle  Mir deviendra Présidente du Comité de Libération (C.D.L.) de la Charente, seule femme en France à occuper ce poste. En février 1944  Marcelle Nadaud accepte de prendre en charge les 4 membres d’une mission parachutés par Londres dans la région de Malaville. C’est à la suite de cette opération que la Gestapo, informé par d’odieuses dénonciations ou par des agents d’infiltration a arrêtée le 5 Mars Mademoiselle Nadaud. 

Transportée à Angoulême pour y subir les pires interrogatoires, Marcelle Nadaud y révéla une volonté surhumaine et ne parla pas, comme en témoignera Andrée Duruisseau  jeune résistante de 19 ans. Arrêtée dix jours après Marcelle Nadaud, Mlle Duruisseau qui partagera les derniers moments de sa vie, s’exprima avec beaucoup d’émotion sur les qualités humaines exceptionnelles de l’institutrice. Toutes les deux furent déportés à Ravensbrück et y retrouvèrent Madame Noblet qui allait rapidement mourir d’épuisement. Marcelle Nadaud allait, elle aussi s’éteindre le 12 avril 1944. Sa compagne de cellule Andrée Duruisseau sera libérée (après la marche de la mort) par les Américains.