Published November 2O25.
Site dédié à la résistance, surtout du sud-ouest , la vie quotidienne sous l'occupation, les Alliés et la libération de la France pendant la seconde guerre mondiale. A blog dedicated to the French Resistance particularly in the Charente and the Dordogne, daily life under the occupation, the Allies and the liberation of France during the Second World War.
Des petites histoires de Noël 1943
Rédigé par Alan et Tony
Des petites histoires de Noël
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| Belle photo de Georges et son épouse Andrée, née Cruveilhier. |
(D'après le récit de René Rispard, de Guy Berger et le témoignage du capitaine Jacques et de la famille Duruisseau.)
Jeudi 23 décembre 1943
Au début de la deuxième quinzaine de décembre un télégramme annonce à Jean-Louis (René Chabasse) l'arrivée d'un Anglais en gare d'Angoulême. Pasteur (Guy Berger) est chargé de l'accueillir : « Je m'attends, écrit-il, à recevoir un jeune homme et c'est un petit vieux tout décharné, malade, usé, qui débarque, conduit par une inconnue de Paris. Je suis quelque peu surpris et je l'emmène au Quéroy par le train. Comble de malheur il ne peut monter à bicyclette et je reste avec lui dans un bistrot en attendant le Batteur (Edmond Duruisseau), parti à la recherche d'une moto pour l'emmener. Nous buvons un viandox bien chaud ; des boches entrent. Mon client me regarde inquiet et je cligne de l'oeil pour le rassurer.
Le père Duruisseau, prévenu de l'arrivée d'un Anglais, l'attend avec fébrilité. Trompé sur son aspect et croyant avoir affaire à un compatriote, il lui offre un siège au coin de la cheminée et entame avec lui une conversation en français. Naturellement le père Duruisseau en fait tous les frais ; le monologue se poursuit un certain temps et l'interlocuteur prononce enfin quelques paroles... en anglais. Le père Duruisseau en reste bouche bée ; il est complètement abasourdi pendant quelques instants. Soudain il réalise qu'il a devant lui un hôte étranger et qu'il ne l'a pas reçu avec assez de chaleur et de politesses. Brusquement il se redresse et salue cérémonieusement ce « citoyen de la libre Angleterre » qui'il ne se représentait pas comme cela. Pourvu qu'il ne s'imagine pas que tous les habitants d'outre-Manche sont aussi mal fichus !
| Le 31 mars 1944 - Forêt de Bois-Blanc (Charente) |
Cet Anglais, Michael Patrick Mcpartland (surnommé Mitchell), officier de la marine marchande britannique avait été blessé et fait prisonnier. Il était parvenu à s'évader du Val-de-Grâce (hôpital militaire de Paris) avec la complicité de la soeur infirmière. Le pauvre diable était bien mal en point ; à 42 ans, il avait l'air d'un vieillard. Il avait eu la mâchoire brisée à coups de crosse et les doigts déformés par un séjour prolongé dans l'eau de l'Océan Atlantique, n'avaient plus s'ongles. Après l'escale à l' « hotel Duruisseau » il est acheminé sur le refuge de Matignon par Blaireau (René Rispard), promu hôte du visiteur.
Nous partons tard pour Matignon, avec un impressionnant matériel de cuisine. Il fait très froid et c'est en sueur que nous arrivons enfin au milieu des bois à notre domicile où une flambée egaieun peula pièce sombre meublée de deux lits. Dans le logement contigu habite un pauvre vieux dont la femme, complètement folle, suffit à rompre la monotonie du secteur. Parfois en pleine nuit, elle se met à taper sur ma porte avec un marteau et à chanter à tue-tête au grand effroi de Mitchell. »
« Le soir de Noël, Mitchell étant mal en point j'ai (écrit René Rispard) fait prévenir le Dr Bigois, Résistant expulsé de la Rochelle, demeurant à Sers. Il est venu en vélo au « Ranch » , c'est le nom que nous avons donné à notre refuge. Ce soir-là nous avons fait un bon réveillon, grâce aux talents culinaires du Batteur. Mitchell, dont l'indisposition était due surtout aux trop grandes libations de la journée, fit lui aussi honneur au menu pendant que la radio nous dispensait des flots de musique.
Soudain on entend un discours en Anglais. Mitchell se dresse au garde à vous.
- « Qu'y a-t-il Mitchell ? »
Il nous fait signe de nous lever :
- « Le King message Christmas, Britanniques troupes. »
Il ne se remet à table que lorsque le roi a terminé son discours.
L'histoire de Léo Roussarie - 1940/45
Léo ROUSSARIE
194O/45 Mon Grand Père
par Pascal FEYFANT
Le 22 juin 194O est signé l’armistice avec l’Allemagne, traité qui limite l’armée Française en effectif et arrête la mobilisation des nouvelles classes. Après la dissolution de l'Armée française le 1er juillet 194O, le gouvernement du Maréchal PETAIN fit appeler le général de LA PORTE du THEIL, commandant le 7ème Corps d'Armée, il va créer (et commander à ses débuts) les CHANTIERS de JEUNESSE afin d’encadrer et instruire tous les jeunes des classes mobilisables de juin 194O à 1944.
Là s’arrête la mise en place du décor. Léo ROUSSARIE est né en 1921 (classe 41), il n’a donc pas fait partie des jeunes mobilisés. Le 28 aout 1941 il est convoqué au Chantier de Jeunesse n°5 LYAUTEY (qui existera de 1941 à 1943) dont la devise est « Bâtir ». Ce groupement qui est sous les ordres du commissaire Pierre DE MONTJAMONT a ses 1O groupes (« 1/Péguy », « 2/Charcot », « 3/Bayard », « 4/Guynemer », « 5/De Bournazel », « 6/Verdun », « 7/Francis Garnier », « 8/Gouraud », « 9/Du Plessis », « 1O/Jean Bart ») basés autour de PONGIBAULT (petite ville où se trouve le groupe de direction n°11 « Sidi Brahim » la devise de ce groupe était "Toujours d'acier", ce groupe était à Rochefort-Montagne jusqu’à mars 1941) dans le Puy de Dôme en AUVERGNE.
Pour les Chantier c’est terminé mais nous ne sommes qu’en 1942, la guerre est loin d’être terminée. Léo va profiter des connaissances qu’il a accise aux Chantiers pour tirer des lignes électriques chez
lui et chez ses voisins (à l’époque dans les fermes à la campagne, seule la cuisine bénéficie d’une ampoule électrique).
Il aura aussi l’obligation de guider les Gendarmes aux domiciles des jeunes qui ne se sont pas présenté aux Chantiers, taches pour lesquels il s’exécutera mais après être passé la veille pour informer les familles de sa venue avec les Gendarmes.
En tant que cultivateur il ne sera pas appelé pour le STO en Allemagne (Service du Travail Obligatoire) mais il participera à la résistance comme « Légal » pour l’AS (Armée Secrète), il sera chargé de réaliser une cache ou seront stockées quelques temps quelques mauvaises armes, il sera aussi à la réception d’un parachutage (parachutage détourné par un autre groupe), il mettra à disposition son moyen de transport (le vélo) et cachera avec sa famille des biens de familles en exode (biens qui seront récupérés après la libération). Les allemands passeront même à la maison mais les pourparlers avec son père Léon (qui a été prisonnier 4 ans en Allemagne en 14/18) feront retomber la pression et les Allemands passeront leur chemin.




















