Les Enfants des Justes de Christian Signol
Editeur : Albin Michel
En résumé :
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Avant-propos :
Le président François Hollande a qualifié récemment l'arrestation, l'internement et la déportation de juifs de « crime commis en France par la France » . J'aurais préféré entendre l'« État français », coupable effectivement de tous ces abominables crimes, mais qu'on ne peut en aucun cas assimiler à la France de cette epoque. Ainsi en ai-je été profondément blessé, tout comme j'avais été blessé par les propos de Jacques Chirac en 1995. Non pas pour moi, mais pour mes parents et mes grandes-parentes. Mon père s'est engagé pour la durée de la guerre contre les nazis, puis a été refractaire STO parce qu'il ne voulait pas travailler pour Hitler, et ensuite résistant dans les groupes Veny, réseau Buckmaster, sur les causses du Lot. Mes grands-parents, qui étaient boulangers, ont donné du pain à tous les réfugiés : Espagnols, juifs, échoués de l'Exode, et dans mon village pas un seul n'a été dénoncé.
Ma France à moi n'est coupable de rien. Les héros de ce roman auquel je tiens tant, Virgile et Victoria, non plus. Ils ressemblent beaucoup à mon grand-père et à ma grand-mère. Non physiquement, mais par leur bonté naturelle, leur absence de préjugés envers qui que ce soit, leur refus du malheur. Ma France, c'est celle-là, celle de la résistance à la barbarie nazie, et celle de l'humanité généreuse. Celle de l'humilité, du silence et du courage. Celle dont je suis fier et dont je me sens gardien vigilant de la mémoire, sans loi mémorielle ni repentante.