Rédigé par Alan dans la rubrique Lieu de mémoire
Le chemin de la mémoire du camp de Résistance de Durestal (près de Cendrieux) a été réalisé par le Centre Départemental de la Mémoire de la Dordogne présidé par Jean-Paul Bedoin, en liason avec la Municipalité de Cendrieux et la Communauté de communes du pays vernois. Egalement, l'association ASPPI 24 a participé grandement à la réhabilitation du site.
Le camp se trouve près de la stèle élevée en 1990 dédié au maquis de Durestal fondé par Mojzesz Goldman, dit "Mireille", premier chef départemental du maquis AS Dordogne en 1943. Près de 1000 hommes pouvaient séjourner dans ce lieu situé près d'une source, une veritable "ville dans les bois". Dénoncé par un traître, "Mireille" a été arrêté par la Gestapo, le 30 octobre 1943 à Périgueux ; interrogé, torturé à Limoges puis Paris, il est déporté à Auschwitz.
Extrait de l'ouvrage de 2001 Mojzesz Goldman dit "Mireille"
par Sylvain Le Bail :
Durestal. Ce nom résonne déjà presque comme un mythe créateur. Comme le commencement d'un monde irréel. Mais les traces de l'existence d'un camp sont bien réelles. Un camp retranché, une place forte, où les premiers chefs de la Résistance, en 1943, organisèrent la vie au maquis.
En 1943, ce fut le camp de repli pour des séjours plus ou moins longs, de bon nombre de groupes. La plupart des chefs de la Résistance y vinrent, Malraux y passa. Les groupes Ancel, Roland, Marcel, Rémi, Martial, René y sejournerent.
Grace à Pierre Larrue, qui, tout au long de la guerre assura avec quelques autres le ravitaillement des maquis, les combattants de l'ombre y trouvèrent la logistique qu'il leur était nécessaire. L'ennemi hésitait à s'engager vers Durestal. Dans cette forêt profonde où les yeux scrutaient tout mouvement, il était immédiatement repéré s'il tentait de s'approcher. Aux quatres points cardinaux, il y avait une possibilité de fuite, et le secteur vallonné difficile à quadriller rendait l'attaquant vulnérable. Plus tard, le 24 juin 1944, les Allemands, venus en force attaqueront les abords de Durestal au lance-flamme. Peine perdue, les maquisards étaient partis. En 1943, c'est ici que s'établirent les hommes du maquis des "Sangliers", le premier de Durestal.
Le camp de Durestal (lien)