Gabriel Robichon

Rédigé par Alain dans la rubrique Brigade Rac , Portrait

Gabriel Robichon "Gaby" nous a quitté à l’âge de 87 ans. Originaire de Thiviers et ancien résistant de la brigade Rac dont la fonction fut d'être le secrétaire du colonel Rac.

Discours prononcé à l’occasion des obsèques de Gabriel Robichon, le 5 mars 2012.

Mesdames, Messieurs,
Soldats du Colonel Rac,

Aujourd’hui, la brigade Rac est en deuil : Gabriel Robichon, l’un des plus proches soldats du Colonel Rac, mon père, vient de nous quitter.


Caporal Robichon,

Tu es né le 29 juillet 1924, à Thiviers. Homme de confiance du Colonel Rodolphe Cézard, alias Rac, tu avais 20 ans. Tu étais le fils d’un tailleur de Thiviers chez qui Rac allait s’habiller pendant sa clandestinité, sans que personne le sache.
Tu deviens son secrétaire particulier et le plus choyé de mon père mais tu restais toujours dans l’ombre de ton Colonel. Gentils, serviable, tu deviens vite l’ami des enfants de Rac : Marc et moi, Michèle.
Cette fidélité perdure encore aujourd’hui. Tout ta vie, tu es resté fidèlement dévoué à ton Colonel et à ses enfants, dont tu fus le « papa poule ».Les dernières visites du Colonel Rac en Dordogne ont été consacrées à tous ses soldats. Mais surtout pour toi. Nous allions toujours te voir, ainsi que ta famille.
Depuis 14 ans, j’habite Royan et je viens à la réunion du 3ème Bataillon, chez toi à Lanouaille. L’an dernier, je t’ai trouvé très fatigué et malgré cela, tu me disais encore regretter de ne pas m’avoir donné davantage de calottes à l’époque. Pour toi, j’étais « la Puce », celle que tu devais garder et, surtout me surveiller, te disait ton Colonel.
À 5 ans, j’étais au PC de Saint-Porchaire et tu m’emmenais avec toi au château de La Roche Courbon, dans un camion, et tu me disais :
- Surtout, tiens-toi tranquille, ne bouge pas, tu es assise sur des camemberts !

Alors, je pensais que mon père, ton Colonel et toi, vendiez des fromages. Plus tard, mon père m’a expliqué que j’étais assise sur des caisses de mines anti-chars.
Tu me chantais, pour m’endormir, « En passant par la Lorraine » et c’est pour cela qu’aujourd’hui, je t’offre cette Croix de Lorraine, en souvenir de mon père. Voilà quelle était ma vie avec toi et c’est pourquoi je t’appelais « Ma Nounou ».

Je te garderai toujours une place dans mon cœur, au côté de mon père.

Enfin, tu vas retrouver ton Colonel ; tu m’en parlais tellement à chacune de nos rencontres. Sache bien, ainsi que ta famille, que mon père était fier de toi.

Monsieur le Député-maire de Royan, Monsieur le Commissaire de Police Gallot-Lavallee, et le Colonel Bourgeois participent avec vous, anciens de la brigade Rac, à votre peine.

Merci.
« La Puce »


English version :

Speach read at his funeral earlier this week at Lanouaille.

Today la brigade Rac is in mourning, Gabriel Robichon, one of the closest soldiers to Colonel RAC, my father has died.

Caporal ROBICHON,

You were born at Thiviers on the 29th July 1924.
Trustworthy right hand man to Colonel Rodolphe Cézard, alias RAC at the age of 20. You were the son of a tailor from Thiviers who had helped to provide clothing for RAC during his time in hiding and he had not disclosed this to anyone.
You became his personal secretary and the most cherished friend of my father and always remained at the side of your Colonel.
Kind and helpful, you soon became the friend of RAC’s children: Marc and myself Michèle.
This faithfulness continues today. All your life you remained truly devoted to your Colonel and his children, you were the ‘papa poule’.
The last visits made by Colonel RAC to the Dordogne had been devoted to all his soldiers, but especially you. We would always go to see you and your family.
Since the age of 14 I have lived at Royan and come over to the re-unions of the 3rd bataillon (bataillon Violette) at Lanoaille close to where you lived.
Last year I found you very tired but inspite of that you said to me that you regretted not having passed on to me all the stories from the era. For you I was ‘la Puce’, and you cared for me and looked over me on behalf of your Colonel.
At 5 years of age I was at the HQ of la brigade Rac at Saint-Porchaire and you took me in a truck up to the chateau at La Roche Courbon and you said to me -
“stay quiet and don’t fidget as you’re sitting on some camemberts!”.

So, I was thinking that my dad, your Colonel, was selling cheese. Later, Dad explained to me that I was sitting on some boxes of anti-tank mines.
You used to sing a song to me to get me to sleep – ‘En passant par la Lorraine’ and it is for this that I offer you this Croix de Lorraine, in memory of my father. This was my life with you and it is why I called you my ‘Nounou’.

I will always keep a place in my heart for you, next to my father.

At last, you will find again your Colonel; you spoke of him every time we met. Please know, as well as your family too, that my dad was so proud of you.

Thank you
‘La Puce’


P.C. Rac à Saint Porchaire
Le petit état-major. De gauche à droite : Lieutenant HIVERT (Zorro), Lieutenant-Colonel RAC, 
Lieutenant COUTURIER (Pierrot), Caporal ROBICHON


Remise du diplôme d’ancien combattant le 8 mai 2010
(Photo Archives J. Poltorak)