Jean Nicard "Tom"
Né le 10 juin 1913, à Eymoutiers (Haute Vienne)
Adjoint du col Rac de 1943
Chevalier de la Légion d'honneur
Médaille de la Résistance avec rosette
Croix de guerre 1939-1945 avec plusieurs citations
Voici un hommage emouvant à Tom écrit par son frère Rac et tiré du Bulletin de Liaison des Amicales Rac et 50e R.I. - Numéro 1 - Juillet 1978
Quand un ami nous quitte
Jean Nicard "Tom" |
Tous ceux qui étaient là, ont fait le serment de suivre la voie que tu leur avais tracée, de continuer ce que tu avais entrepris avec tant de ferveur et de ne rien négliger pour réussir.
Moi, ton frère, comme tu aimais le dire, j'ai essayé d'exprimer ces sentiments. J'espère que j'ai été compris. Sois rassuré, l'équipe que tu entrainais avec ton généreux enthousiasme est animée de la même foi, de la même espérance.
Jean NICARD (Capitaine TOM) était ne le 10 juin 1913 à EYMOUTIERS (Haute Vienne). Le 30 mars 1943 il épousait Yvette MOULINIER qui lui donna quatre enfants : Marie-France,
Babette, Jean-Charles et Martine, tous mariés. Il était l'heureux grand père de trois charmants petits enfants. Inspecteur de la Police Judiciare de Limoges, il avait été révoqué en 1943 par Vichy pour ses activités au sein de la Résistance. Dès lors, il s'était donné corps et âme pour lutter contre l'envahisseur.
Après la guerre, il quittait définitivement la P.J. pour entrer à la Société TOTAL dont il devint par la suite l'un des plus brillants inspecteurs régionaux, en même temps que chef du district pétrolier du département de la Dordogne.
Rappelons son passé militaire.
En 1939, Jean Nicard, appartient au 2e Bton de la 4e Division Cuirassée du Colonel Charles de Gaulle avec laquelle il fait campagne. Il est blessé à ABBEVILLE en mai 1940 et décoré par de Gaulle alors que déjà cité deux fois.
Démobilisé, il revient à la Police Judiciaire de Limoges.
Tom en 1977 |
Avec la Brigade RAC et le 50e R.I., sous le nom de Capitaine Tom, il a combattu pour la libération des départements de la Dordogne et des Charentes, investissement et attaque du réduit de Royan, débarquement à l'Île d'Oléron. Il a été démobilisé lors du regroupement de la 23e D.I. dans les Deux-Sèvres.
La Résistance dans le Sud-Ouest, dont il est une figure marquante lui doit beaucoup.
Il a représenté le Secteur Nord de la Dordogne AS 5 dans toutes les réunions importantes de la Région R 5.
Sa clairvoyance, son autorité, son courage à toute épreuve ont fait de lui le collaborateur le plus précieux. Multipliant les contacts, ne reculant decant aucune difficulté, son obstination lui a valu des résultats remarquables.
La Mission Alexander (Jedburgh) parachutée au profit de la Résistance a pu accomplir son travail de renseignement et d'aide aux FFI grâce à sons sens développé de l'efficacité.
Il a créé l'artillerie de la Brigade RAC et permis la remise en état de centaine d'armes automatiques dans les ateliers de la Fonderie de Ruelle, avant les dernières attaques sur le front de l'Atlantique. Il n'est pas exagéré d'ajouter ici que grâce à sa promptitude et à sa hardiesse, il sauva la vie de deux de ses compagnons arrêtés par les Miliciens sur un barrage à Marthon.
Les essais à la chambre de tir supervisés par Tom à Ruelle |
Ses dernières années, il les mit à profit pour rendre service à ses anciens camarades de combat. Il créa le Bureau Central des Amicales Rac et 50e R.I. dont il était le président, puis il s'attacha à rendre hommage aux 252 morts de la Brigade RAC en leur faisant élever le Mémorial de Thiviers qui a été inauguré le 28 août 1977. Il mit toute sa flamme, toute sa ténacité pour réussir ce qu'il considérait comme son dernier objectif.
A gauche : Capitaine Fred, Rac et Tom. A droite : Mme Serre.
Inauguration du Mémorial de la brigade Rac à Thiviers en 1977
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C'est à Metz, qu'avec Fred et Rac il acheva ce travail.
Jean NICARD était titulaire de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, de la Médaille de la Résistance avec rosette, de la Croix de Guerre 39/45 avec plusieurs citations. Il bénéficiait depuis quelques temps d'une retraite bien méritée.
Il réussit au delà de tout ce qui pouvait être espéré, dans la grandeur et la simplicité. Mais il contribua aussi, dans la mesure qu l'on peut imaginer, à la réalisation de l'ouvrage "La Brigade Rac" et à sa diffusion.
Il réussit au delà de tout ce qui pouvait être espéré, dans la grandeur et la simplicité. Mais il contribua aussi, dans la mesure qu l'on peut imaginer, à la réalisation de l'ouvrage "La Brigade Rac" et à sa diffusion.
Tom à Metz chez Rac, au mois de mai 1977 |
Vaincu par la maladie, TOM, devait s'éteindre le 27 mars 1978 entouré de l'affection des
siens.
Il fut veillé par ses plus fidèles amis, jusqu'au moment de ses émouvants obsèques le jeudi 30 mars.
Des centaines d'anciens combattants de l'AS 5 Dordogne-Nord, de la Brigade Rac et du 50e R.I. l'accompagnèrent à sa dernière demeure.
Le cortège précédé des drapeaux et des fanions des différentes unités et sociétés, passa devant le Mémorial, dont le défunt avait été le réalisateur.
Le fourgon funèbre était encadré par ses amis intimes, Pierre COUTURIER portait le coussin sur lequel étaient épinglées les décorations ; Légion d'Honneur, Médaille de la Résistance, Croix de Guerre et du Combattant Volontaire.
En l'église paroissiale, l'office religieux fut concélébré par les abbés COSTE, curé de Thiviers, DELPECH curé de Fossemagne, ancien aumônier du 2e Bton, Dupin de St. Cyr curé de Mussidan, ancien officier du 2e Bton.
Au cimetière, devant le caveau couvert de fleurs, gerbes, couronnes et croix offertes par les membres de la famille, les amicales des anciens RAC, les amis, plusieurs allocutions furent prononcées.
(Photo : A. Léonard, ancien photographe de la brigade Rac) |
M. Pierre BEYLOT dit notamment : "Je ne trahirai pas à sa mémoire en pensant avec lui que les plus extrêmes tristesses demeurent cachées au plus profond des couers" .... "Soldat de l'ombre, soldat au grand soleil dans la cité rebâtie, il mena la lutte de tout son être, brulé de la passion de servir ... "Servir était tout son être, son être tout entier"....
"Jamais il ne varia, non plus dans ses convictions, la fidélité à son idéal se confond avec sa vie..... Soyez fiers de lui".
Rac s'exprima ainsi : "Pour lui rien n'était impossible, la victoire n'était pas une fin. Il se mit à la disposition de ses camarades et les défendit avec la même foi, la même ardeur qu'ua combat" ..... "La place que TOM tenait parmi ses amis est énorme. Nul ne pourra le remplacer, mais il sera toujours présent, bel et pur exemple de fidélité." ..........
"A toi JEAN, toute la Brigade te dit merci et adieu".
Boutonniere de l'Amicale Rac (Appartenait à James EYMERY, ancien motard agent de liaison de la brigade Rac) |
Monsieur WEIL, chef de cabinet, représentant le Préfet de la Dordogne apporta l'hommage du Gouvernement, retraçant la brillante carrière de Jean NICARD.
Parmi les personnalités : MM. JACCOU, Maire de THIVIERS, BOUCHAREL président des CVR, MARQUET directeur de l'Office des A.C., MASSY conseiller général, le Colonel FRICHET, président de l'UPMRAC, DUTHEILLET DE LAMOTHE, CLEE, etc.....
Excusés : Les professeurs FONTAINE et WARTER, les Généreux RONFLET et FAULCONNIER, le Cdt. CLAUDE, Madame Ch. Serre qui avaient fait parvenir des témoignages de sympathie à la famille.
Le 8 mai, anniversaire de la Victoire, une messe fut célébrée en l'église de THIVIERS à la mémoire de notre ami. Une assistance nombreuse et recueillie, des coeurs serrés, des larmes et une profonde sympathie.
Une délégation se rendit au cimetière pour deposer quelques fleurs sur la tombe de TOM.
Ce geste pieux fut renouvelé le 10 juin en présence de quelques intimes.
Tous les Racs expriment dans ce premier Bulletin, leur profond attachement à la famille de Jean NICARD.