Rodolphe Cézard, Jean Nicard et Georges Lautrette

Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac, Portrait 

Georges, Christian (Rac) et Tom (Jean Nicard) sont partis un soir tous les trois pour Angoulême, ils vont en même temps à la récupération et aux renseignements.Le franchissement de la ligne de démarcation à Marthon présente toujours des difficultés, pourtant, tout se passe bien.

Tom a gardé ses papiers de policier, il passe partout. Georges a en permanence des « Ausweiss » délivrés par les Allemands car, à l’occasion, il lui arrive de leur rendre service pour leurs voitures, il se dit qu’elles sont un peu les siennes, puisqu’il les « embarque » chaque fois que l’occasion se présente.

Rodolphe CEZARD 'Rac'
chef de l'A.S. Dordogne-Nord
Brigade Rac et 50e R.I.
Enfin, Christian a toujours des papiers « bidon » qui lui sont confectionnés par les frères de l’ École libre installée à Thiviers, qui constituent une équipe de faussaires très habiles.

Nos trois lascars sont obligés de coucher à Angoulême, ils vont à l’hôtel de Bordeaux, géré par un authentique résistant de la ville : « papa Mercier ». Ce dernier leur dit :

-Mais vous êtes complètement fous! Toutes les chambres sont occupées par les Allemands, c’est très dangereux. Mes pauvres avais, je n’ai aucun moyen pour ce soir, pas le moindre petit coin où vous abriter; tout est plein, archi plein !

Il y a eu effectivement tout un arrivage de fridolins.Il poursuit : 

- Tout de même, à la réflexion, il y a peut‑être un moyen :j’ai la chambre du major W..., qui est parti en permission ce matin à Berlin pour quelques jours. Il y a un grand lit, vous pourriez vous étendre tous trois à la condition de ne toucher à rien parce qu’il a laissé toutes ses affaires.


Christian et Tom promettent, Georges jure sur ce qu’il a de plus sacré, et nos hommes arrivent dans la chambre où les draps sont changés.Comme ils sont curieux, ils ouvrent l’armoire à glace, qui n’est pas fermée à clef; d’un côté il y a le linge et de l’autre une penderie où sont accrochées des tenues d’uniforme, rien n’y manque!

Georges les examine et, les trouvant à sa taille, il en revêt une : quand il est accoutré en major teuton avec la croix de fer, la casquette plate à « coucou », il se regarde dans la glace; jamais il ne s’est autant amusé : Je fais tout de même un beau boche ! Les autres sont aux anges.

Mais voici que Lautrette parle d’aller faire un tour en ville pour « se faire saluer ».

Nul doute qu’il saurait à merveille singer le légitime propriétaire des frusques et prendre la démarche voulue, cependant, comme c’est idiot et que cela ne servirait à rien, Christian arrive à le retenir. Au matin, Christian sort le dernier de la chambre, donnant un coup d’oeil d’aigle pour que tout soit impeccable à seule fin que le gérant de l’hôtel, si complaisant, n’ait pas d’ennuis ; ce dernier vient vérifier et pousse un soupir de soulagement.

Deux des plus fidèles amis et compagnons de Rodolphe Cézard

Georges Lautrette "Eric"
Jean Nicard "Tom"






















English version :

Another great story from ‘La Brigade Rac’. This one set late on in 1943 and tells the tale of Rodolphe Cézard ‘Christian’ (later ‘Rac’), Jean Nicard ‘Tom’ and Georges Lautrette.

Georges, Christian and Tom head out one evening, destination Angoulême. Their mission is to pick up some ‘information’.

They leave Thiviers and undertake the tricky task of getting past the Demarcation line at Marthon. They get through without a problem.

Tom has kept his official police papers so passes quite freely in the area. Georges has papers which allow him to drive freely in the area which were given to him by the Germans as they often drop their vehicles off at his garage for repairs. He then uses the cars if the opportunity arises. Christian carries with him at all times some false papers made up for him by a group of people working at Thiviers.

Our three chaps have to stay the night in Angoulême so they make their way over to the hotel de Bordeaux which is managed  by a true résistant of the town ‘Papa Mercier’.

He exclaims at them “You are completely mad! Every room is occupied by the Germans, it is too dangerous to stay here. My poor friends, I have nothing I can offer you this evening, not even a little corner to sleep in. We are full, totally full!”

That day the hotel had been suddenly overrun by ‘Fridolins’.

The manager thinks on and then says “On reflexion, on the other hand perhaps there is a way, I have a room taken by Major W… who left for Berlin this morning for a couple of days. There is a double bed, all three of you could stay there on the strict understanding that you touch nothing as he has left his belongings in the room.

Christian and Tom promise and Georges gives his word and our chaps go to the room where the bed sheets are then changed.

Being a bit curious, they open a large wardrobe with mirrored doors, which are unlocked. On one side of the wardrobe there is the german officers ‘smalls’ and on the other side are his uniforms, the complete works!

Georges examines them and finds that they are all in his size, he tries one of them on, puts on the cap and the iron cross and looks at himself in the mirror. He had never been so amused, “I make a good looking boche”. The others are in hysterics.

But then Georges has the idea to tour around the town saying “hi” to everyone.

No doubt, he would of mimicked well the german officer, but as it would have been a little foolish and served no end he is talked out of doing it.

The next morning Christian is the last to leave the room, giving it the once over with the eyes of an eagle so all is left as it had been found and would not cause any trouble for the manager who had been so obliging, who then goes himself to check the room and lets out a sigh of relief to see that nothing has been moved.

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