Entretien - Marcel Belly, René Dupont et Claude Rolland - Mornac-sur-Seudre (17)

Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade RacDocument et livre

Entretien entre Jacques Halliot et Marcel Belly, René Dupont, Claude Rolland au bord de l'eau à Mornac sur Seudre. Tiré d'une vidéo partagée avec nous par Marcel Belly. Transcription par Tony.

Marcel BELLY : Aussitôt l’attaque de Royan terminée c’est à dire le 18 Avril, la CA1 est venue prendre position enfin repos à MORNAC SUR SEUDRE. On n’est pas resté longtemps parce qu’à la fin du mois on est parti sur PISANY pour embarquer le matériel du XXX.

René DUPONT : ... On était là.

MB : Oui mais nous n’avons pas participé.

RD : Non vous n’avez pas participé mais on avait préparé.

MB : On était en renfort alors Claude va nous parler de sa journée.

René Dupont, Marcel Belly, Claude Rolland
Claude ROLLAND : On vient de Brie. J’ai accompagné les copains qui sont de Nontron/Javerlhac, j’étais avec eux pour libérer ROYAN alors on a fait l’attaque de BRIE. Nous avons fait l’attaque, cela a duré une semaine et l’attaque de BRIE, on avait les jeunesses hitlériennes dans les bâtiments en plein BRIE qui nous tiraient dessus, qui tiraient sur les drapeaux blancs qui ramassaient les blessés et les morts.
C’était la jeunesse hitlérienne. Et après ça on a ramassé dans BRIE les allemands qui avaient fait dans les bâtiments qui avaient creusé dans les souterrains, qui vivaient dans les souterrains et on les a ramassé là et après on les a récupérés à BREUILLET.
A BREUILLET, on a embarqué je ne sais pas combien d’allemands, de prisonniers allemands qu’on a embarqué à BREUILLET dans les camions qui les ont amenés dans des camps. Et alors suite de ça, on est venu s’installer à MORNAC dans un grand bâtiment dans l’aile droite de MORNAC, on est resté quelques jours, quelques temps. Alors là on était prêt, on avait l’ordre de se préparer pour aller débarquer dans des nuages de fumée dans l’île de Ré. On a attendu jusqu’à midi. Un ordre est venu, un repas froid qu’on a eu et à O4 heures heureusement pour nous, est venu un ordre qu’on a eu pour ne pas débarquer dans l’île de Ré. Ca s’est terminé comme ça pour nous.

RD : Ca s’est terminé le mardi O2 à 1OHOO. Le vendredi O4 Mai, on est parti de MORNAC pour VILLENEUVE. Lundi O7, on a été déplacé aux MATHES et mardi 08 Armistice.
Alors là, j’ai défilé à ROCHEFORT, on a un groupe, j’ai dû y aller, un groupe qui a été défilé à
ROCHEFORT.

MB : Nous on a déflié le 21 dans la plaine des MATHES devant DE GAULLE.

CR : Dans les champs.

MB : Oui il était à gauche.

CR : On a défilé devant DE GAULLE. On est resté presque une matinée au garde à vous en attendant DE GAULLE.

MB : On a attendu un moment.

CR : On a attendu un moment au garde à vous. (Rires) il y avait du monde.

MB : A BREUILLET, je me souviens que...

RD : Le 21 Mai, on était en camp où ?

MB : Le 21 Mai c’était le défilé. Le défilé devant DE GAULLE. Ah ! Non le 21 Avril.

RD : On était toujours aux MATHES ?

JACQUES HALLIOT : Non Marcel, c’était au mois d’Avril.

MB : DE GAULLE ?

JH : Oui.

MB : Non c’était aussitôt après LES MATHES. Attends ! On n’était pas à VILLENEUVE le 21 Mai. Si, on est parti le 27 de VILLENEUVE.

RD : Le lundi O7 Mai, on a été déplacé aux MATHES.

MB : On y est resté pas mal de temps. Bien sûr si on a défilé dans la plaine des MATHES, c’est qu’on était à côté.
A BREUILLET, tout à l’heure, on ne s’est pas arrêté mais il faut le signaler qu’on a passé une journée du 15 inactifs parce qu’on était à l’articulation des 2 divisions et que la division Gironde, non, la division Oléron plutôt a attaqué 2 jours après nous. On était là pour le nettoyage de LA COURBE. C’est à dire je crois que le 2ème ou 3ème bataillon (Brigade Rac) ont franchi la SEUDRE pour en finir avec la presqu’île d’ARVERT.
On était là en appui. C’est là qu’on s’est ouvert BREUILLET.

JH : C’est là qu’on a vu défiler les prisonniers boches en quantité industrielle.

MB : Je me souviens qu’en me baladant, j’avais trouvé 3 anciennes connaissances d’officiers que j’avais eu dans mon régiment à ALGER du 5eme chasseur d’Afrique. Le colonel qui commandait le détachement de chars qui était à l’époque le capitaine RUBILOI, un lieutenant et un maréchal des logis chef que j’avais connu là bas au 5ème chasseur donc c’était des gars de la 2ème division blindée.

JH : Le monde est petit.

MB : Ben oui.