Rédigé par Alan dans la rubrique Document et livre
Publié pour la première fois en 1995 (en anglais), ce récit intime raconte le rôle exceptionnel assumé par Barbara Bertram au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il détaille l’organisation mise en place pour accueillir les agents exfiltrés de France par avion vers le Sussex les nuits de pleine lune. À Bignor Manor le gîte et le couvert était assurés, la chaleureuse ambiance favorisait la détente avant les aléas du périlleux vol retour.
Cet superbe ouvrage est maintenant disponible en français, traduction par Caroline Babois-Gentry et Françoise Lelaure. Caroline est la fille de l’agent SIS, officier de liaison BCRA, John Gentry, qui y figure à plusieurs reprises dans le livre.
Pour procurer le livre : (lien)
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Deux cents agents, hommes et femmes y sont passés entre 1941 et 1944 y compris Jacques Robert dit "Popeye", Pierre Brossolette dit "Pierre-le-gris" et Gilbert Renault "Rémy" qui a parlé de Barbara Bertram dans son livre Le Livre du Courage et de la Peur (I) :
Huit jours plus tard je me rends sur ce même aérodrome d’où j’étais parti à la fin du mois du mars dernier. Les prévisions météorologiques sont mauvaises, l’opération est remise au lendemain.
Nous allons passer la nuit dans une charmante maison des environs quisert d'hébergement aux clandestins en instance de départ ou qui arrivent de France. Elle est très gaie, c’est une délicieuse maîtresse de maison qui fait tout elle-même, qui se lève très tôt, se couche la dernière, prend soin de ses hôtes, de ses deux enfants, de son poulailler, de son clapier, de la chèvre, de son jardin et trouve le moyen d'être constamment libre pour jouer aux darts (jeu de fléchettes).
Je n’envie pas l’existence de Mrs Bertram. Elle ne voit que quelques heures ceux qui arrivent de France, dont ils sont la plupart du temps nerveux, impatients, irritables, angoissés pour être franc. Elle a un impact tellement positif auprès de ses hôtes, que j’ai souvent entendu dire :
- Le meilleur souvenir que nous avons emporté d’Angleterre a été celui du séjour forcé que nous avons fait chez Mrs Bertram.
Elle a conquis le coeur et la reconnaissance de tous les Français qui sont passés chez elle et, j’en suis sur, sans avoir jamais fait aucune allusion à leur mission. C’était là un sujet de conversation interdit sous son toit. Elle a raffermi bien souvent le courage de plus d’un.