Rédigé par Alain dans la rubrique Brigade Rac, Combat
Le compte rendu reproduit ci‑dessous décrit avec précision les évènements qui se sont déroulés le 2 juillet 1944 à Chazelles.
Le compte rendu reproduit ci‑dessous décrit avec précision les évènements qui se sont déroulés le 2 juillet 1944 à Chazelles.
Rapport sur le coup de main effectué le 2 juillet contre un détachement de la milice et de la Feldgendarmerie.
Le 2 juillet 1944 le commandant du 1er Bataillon ayant appris la présence d’une trentaine de miliciens et de quelques gendarmes allemands, sur la route de Marton-Chazelles, donna l’ordre à l’aspirant Zavaro de les en déloger, et si possible de les faire prisonniers.
D’après
nos renseignements, l’ennemi avait établi un barrage entre Rochepine et
Saint-Germain. Le personnel mis à la disposition de Zavaro pour cette
opération était de cinquante hommes, appartenant à des groupes
différents : six hommes du groupe de parachutage, sous la direction du
chef Herter; huit hommes fournis par la Compagnie F. T. P. de Jean
Descombes, sous la direction de Narbot, possédant un F.M. ; dix-huit
hommes du groupe mobile Roland, dirigés par le chef de groupe Alfred,
possédant un F. M. et un lance-torpille; enfin, huit hommes détachés de
la Compagnie Radio, dirigés par l’adjudant Le Nezet. Le
détachement devait prendre la direction du barrage du Grand-Moulin.
Ces
divers éléments étaient réunis à 16 h 30 à ce barrage, et le
regroupement s’effectua conformément aux dispositions arrêtées en commun
par le commandant Dupuy, le chef Radio et l’aspirant Zavaro.
Un groupe d’environ vingt hommes devait monter de Saint-Germain en direction de Rochepine, dans l’intention d’attaquer directement le barrage allemand, et si possible le refouler dans Rochepine.
L’aspirant Zavaro confia cette mission au groupe Alfred dont il prit le commandement. L’autre groupe devait laisser à la barrière de Chazelles les six hommes du chef Herter en position de soutien. Le reste du groupe, environ vingt hommes devait prendre Rochepine à revers et terminer l’encerclement de l’ennemi.
Un groupe d’environ vingt hommes devait monter de Saint-Germain en direction de Rochepine, dans l’intention d’attaquer directement le barrage allemand, et si possible le refouler dans Rochepine.
L’aspirant Zavaro confia cette mission au groupe Alfred dont il prit le commandement. L’autre groupe devait laisser à la barrière de Chazelles les six hommes du chef Herter en position de soutien. Le reste du groupe, environ vingt hommes devait prendre Rochepine à revers et terminer l’encerclement de l’ennemi.
Le commandement en fut confié à l’adjudant Vigneron et à l’adjudant Le Nezet de la Compagnie Radio. L’heure du départ était fixée ainsi : le groupe Alfred devait partir de Saint‑Germain à 5 h 30, tandis que le reste du détachement, ayant à effectuer une marche d’approche plus longue, quitta Chazelles à 5 h 15.
Le
groupe Alfred partit de Saint-Germain à l’heure fixée. Les
renseignements qu’il avait recueillis lui indiquaient la présence des
premiers éléments allemands peu avant Rochepine, où un groupe appuyé
d’un F. M. barrait la route. L’aspirant Zavaro se déploya sur la droite
de la route occupant les hauteurs qui la dominaient en cet endroit,
afin de surprendre et de couper cet élément du reste de l’ennemi. Mais
ce dernier parvint à déceler le mouvement d’approche, et se replia sur
Rochepine. Poursuivant alors sa route et se déployant largement sur la
droite, le groupe Alfred dépassa le hameau de Brousse puis celui de
Birac et finit par s’établir devant Birac, déployé en tirailleurs sur
des collines dominant immédiatement Rochepine. A ce moment (6 h 40)
l’aspirant Zavaro partit en reconnaissance. Observant Rochepine à la
jumelle pour régler le tir de son lance-torpille, en direction d’un
camion allemand déjà sous pression dans les rues du village, l’aspirant
Zavaro fut atteint d’une balle de mitraillette provenant d’un groupe de
miliciens réfugiés sur les toits des premières maisons de Rochepine, et
qui tiraient sur nos hommes au F. M. et à la mitraillette. Grâce au
retard provoqué par cet incident, l’ennemi put décrocher et parvint à
monter en camion avant que notre lance-torpille soit en mesure de tirer :
la fuite de l’ennemi fut d’ailleurs facilitée par une fausse manœuvre
du groupe qui montait de Chazelles sur Rochepine.
Parti
de Chazelles vers 5 h, c’est‑à‑dire un peu avant l’heure fixée, ce
détachement suivait la route pendant près de 2 km. Arrivé à environ 1 km
de Rochepine, il se divisa en deux sous groupes dont l’un, muni d’un F.
M. se déploya sur la gauche de la route, mais si largement qu’il
perdit le contrôle de cette route et finit par se retrouver vers 6 h
20 devant Birac, sur les positions déjà occupées par le groupe Alfred.
L’autre sous-groupe se déployant à droite de la route, traversa le Bandiat et jusqu’au delà de Rochepine pour attaquer le barrage allemand situé d’après nos renseignements devant Rochepine, et qui venait de se replier sous la pression du groupe Alfred. Ce sous-groupe, sous la direction de l’adjudant-chef Vigneron suivit la route Saint-Germain-Rochepine, pendant 300 ou 400 mètres (il se trouvait alors à l’extrême gauche du groupe Alfred). Reçu à la mitraillette par les miliciens, l’adjudant-chef Vigneron fit déployer ses hommes sur la butte dominant la droite de la route et partit en reconnaissance avec le soldat Bastien pour étudier les positions ennemies. Cette observation terminée, il se repliait sur son groupe quand l’un de ses hommes perdant son sang‑froid, lâcha une rafale de mitraillette cassant le bras de l’adjudant-chef et blessant le soldat Bastien de quatre balles au genou. Dans cette situation l’adjudant-chef Vigneron ramena ses hommes sur Birac. En même temps l’aspirant Zavaro, ayant acquis la certitude de l’abandon de Rochepine par l’ennemi et se voyant par l’arrivée du détachement de l’adjudant, privé de l’espoir d’interdire à l’ennemi la retraite sur Chazelles, rassembla la totalité de ses hommes sur Birac pour y organiser la poursuite et rattraper l’ennemi qu’Herter devait arrêter à la barrière de Chazelles. A Birac, l’aspirant Zavaro trouva le chef de compagnie Radio qui lui amenait un renfort de dix hommes du groupe de Marthon. Il lui passa alors le commandement et fut évacué avec l’adjudant‑chef Vigneron et Bastien sur le centre sanitaire de Nontron.
Le
chef Radio responsable alors de la poursuite entreprit celle-ci vers
19 h 45, laissant seulement un groupe de dix hommes munis d’un F. M.
commandé par Alfred pour assurer la protection des blessés. Mais
craignant quelques embûches sur son chemin, il occupa Rochepine puis se
dirigea sur Chazelles avec les plus grandes précautions, se refusant
par exemple à se servir de son camion, et laissant ainsi pendant près
de deux heures, les six hommes du chef Herter réfugiés dans une maison,
soutenir le choc de trente miliciens, munis de trois F. M.
Les miliciens arrivèrent à la barrière de Chazelles vers 7 heures, d’abord dans une traction avant qui fut stoppée par une rafale de mitraillette tirée à quinze mètres par un soldat du groupe Herter qui tua trois des occupants. Se réfugiant alors derrière le mur de clôture entourant la maison, les hommes de Herter ouvrirent le feu sur l’ennemi, renforcé par environ vingt‑cinq hommes, amenés en camion. Essayant d’encercler la position, les miliciens placèrent un F. M. sur le toit d’une maison, située à droite de la voiture. Un autre F. M. fut placé dans le jardin de la maison placée en face de la position tenue par Herter. Le troisième F. M. était placé dans l’un des bosquets bordant la route du Grand‑Maine. Dès le début de l’engagement, le soldat de première classe Jean Henri fut blessé au côté gauche. Le soldat Chabaud fut atteint lors du repli effectué sur l’ordre de Herter, qui après le combat, jugea la position insoutenable, avec les trois défenseurs qui restaient.
Cette
opération s’est donc terminée par la mise hors de combat des dix‑huit
miliciens dont six furent tués et par la récupération de deux
tractions avant, l’une mise hors d’usage par les hommes de Herter,
devant la barrière de Chazelles, et l’autre abandonnée à Rochepine par
les miliciens en fuite.
On
trouva, dans ces voitures, un ordre rédigé en allemand et désignant
quelques hommes de la milice française et des Feldgendarmes pour
combattre notre détachement.
Le 17 juillet 1944, Maurice Zavaro.