Rédigé par Alain dans la rubrique Brigade Rac
Le 29 mars 1944, une patrouille de maquis du Chêne Blanc, dirigé par Robert Mazy et sous la conduite de Guinot dit « Serge », fut chargée d'aller chercher l'armement du dernier parachutage chez Violette à Sarlande.
Le 29 mars 1944, une patrouille de maquis du Chêne Blanc, dirigé par Robert Mazy et sous la conduite de Guinot dit « Serge », fut chargée d'aller chercher l'armement du dernier parachutage chez Violette à Sarlande.
Un peu avant Sarrazac, au village du Mas, elle croisaient deux voitures ennemies. Deux occupants furent tués et leur voiture immobilisée mais la seconde réussit à s'enfuir. La prise fut intéressante : une voiture, des armes, des munitions et des victuailles. Pendant que Serge soulevait le capot et examinait le moteur, bien décidé à continuer la route avec la voiture, les autres s'emparèrent d'un saucisson et commencèrent à manger. C'étaient des gamins de moins de vingt ans...
Peu après, deux autos-mitrailleuses débouchèrent d'un tournant et ouvrirent le feu à bout portant sur le groupe. Serge Guinot, Marius Chaufaille, Paul Estier, Pierre Jacob, furent mortellement touchés. Il y eut deux blessés : Raymond Gangloff atteint à la cuisse et Camille Dupuy au talon. Un autre put se glisser dans les taillis voisins.
Pour parcourir les sept kilomètres qui les séparaient de Sarlande, il leur fallut sept heures. Celui qui put s'échapper, Napo les a aidés de manière détournée : ils se traînaient en s'aidant de branches d'arbres dont ils avaient fait des béquilles.
Pour parcourir les sept kilomètres qui les séparaient de Sarlande, il leur fallut sept heures. Celui qui put s'échapper, Napo les a aidés de manière détournée : ils se traînaient en s'aidant de branches d'arbres dont ils avaient fait des béquilles.
Dans l'après-midi, une quarantaine de camions et voitures bourrés d'Allemands arrivèrent de Thiviers et bouclèrent le secteur. Le village du Mas fut passé au peigne fin : une femme de soixante-seize ans fut abattue d'une rafale parce qu'elle tenta de s'échapper. Un réfractaire au S.T.O. fut trouvé et déporté en Allemagne ; il n'est jamais revenu. Un autre, André Penaud, fut abattu sur la route et laissé pour mort. Heureusement, il s'en est tiré grâce à un voisin, M. Des Mesnards qui le conduisit à Clairvivre où le Professeur Fontaine lui sauva la vie. Le Maire, Mr. Galvagnon, fut emmené le soir à Périgueux avec une dizaine d'otages ; ils rentreront quelques jours plus tard.
Le coup à été dur mais jamais le groupe de Sarlande n'a connu pareille activité en ce début de printemps. Les volontaires arrivaient de plus en plus nombreux ; il fallait les loger, les nourrir, les armer, les instruire et trouver des chefs compétents pour les encadrer (et autant que possible des cadres d'activités ou de réserve). Ce fut pour Violette un problème de plus en plus ardu.