Marcel Legendre dit « Georges » chef du groupe F.T.P. Valmy

Rédigé par Alain dans la rubrique Portrait

Né en 1923 à Paris, Marcel Legendre a été réfugié en septembre 1939 à Terrasson en Dordogne avec son frère Pierre et ses parents. Réfractaire au S.T.O. il a rejoint d'abord l'A.S. du Périgord vert , les F.T.P.,  puis finira par être chef du groupe Valmy du sous-secteur C dans le Bergeracois.


Le 4 mars 1944 il est arrêté avec des maquisards du groupe Valmy lors d'un barrage des G.M.R. commandé par le capitaine Jean.

Plaque sur le mur de la prison de Limoges 
 Les G.M.R. avaient ouvert le feu sur leur camion, chargé d'une dizaine de garçons au lieu-dit « Cantalouette » sur la RN21 à la sortie de Pont-Saint-Mamet. 

Trois membres du groupe, Marceau Goudeau, de Neuvic, Yves Menjoulou, de Neuvic et Albéric Descaudemaison sont tués durant l'affrontement, des autres parviennent a regagner leur base à la ferme de la Régasse. 

Capturé, Marcel Legendre a été transféré à Périgueux,  puis à la prison de Limoges pour interrogatoire. Condamné à mort sans appel, il est fusillé par les miliciens à Limoges le 18 mars suivant. Il venait d'avoir vingt et un ans.


Voici la dernière lettre de Marcel Legendre, écrite à ses parents avant de mourir :

« Ma chère maman, mon cher papa, je n'ai pas eu l'ultime joie de vous revoir. Excusez-moi d'avoir par fierté, empêché que vous soyez prévenus à temps. Ce qu'il y a de mauvais en moi vous a fait déjà, je le sais beaucoup de mal et je meurs avec le terrible remords de n'avoir pas pu vous demander pardon. Je meurs sans honte vis-à-vis de mes camarades que je n'ai pas trahis. Je vous aime d'un amour entier qui regrette de n'avoir pas pu se manifester comme il l'aurait voulu. Adieu, pauvres chers, que j'ai tant aimés ».

(Lettre trouvée par André Bonnetot, dit « Vincent » et extrait de l'ouvrage Francs Tireurs et Partisans Français en Dordogne par Martial Faucon).

A 3 heures du matin le 5 mars les GMR ont encerclé le camp de la compagnie Valmy qui se situait dans la ferme isolée de la Régasse sur la commune de Beauregard-et-Bassac. Les maquisards ne peuvent résister longtemps. Deux arrivent a fuir mais neuf maquisards sont fait prisonniers. L'un d'eux, grièvement blessé, est décédé a l’hôpital dans l'après-midi. Parmi les autres, Robert Mathé 20 ans réfractaire au S.T.O. est le premier résistant à avoir abattu un soldat allemand en Dordogne le 23 octobre 1943, et un aviateur américain Joel McPherson, abattu en Charente le 29 janvier 1944 puis hébergé par le groupe Valmy. 

Ils sont emprisonnés à Périgueux, Joel McPherson s'évade le 24 mars 1944 et retrouve la liberté [1]. Robert Mathé est transféré à Limoges, il est sévèrement torturé puis condamné à mort. Son exécution est fixée au 22 août, mais les F.F.I. de Guingouin après avoir  pénétrés dans la ville le libère le 21 août 1944.

Il y a une stèle à Pont-Saint-Mamet, sur le lieux de l'arrestation de Marcel Legendre et de Yves Menjoulou 17 ans, Marcel Goudeau et Albéric Descaudemaison. Le nom de Marcel Legendre est également inscrit sur le Monument aux Morts de Pont-Saint-Mamet. Il y a une rue avec son nom à Terrasson, où il a été réfugié avec son frère Pierre « Henri » dans le Maquis et de ses parents.

La stèle à Pont-Saint-Mamet

Rapport des prisonniers établit par le sous-préfet Callard
  • Marcel Legendre né le 11 février 1923 à Paris, étudiant 
  • Maurice-Robert Mathé né le 21 mars 1923 à Cadouin, cultivateur 
  • Florent Herbert né le 10 mars 1918 à Saint-Avogour-des-Landes (Vendée), boulanger 
  • Raymond Gardes né le 1er septembre 1920 à Montauban, coiffeur 
  • Jean Gonthier né le 14 novembre 1924 à Duras (Lot-et-Garonne), cultivateur 
  • Paul Chadouin né le 30 août 1920 à Marseilles, cultivateur 
  • Aimé Henry né le 2 janvier 1916 à Saint-Antonin (Lot-et-Garonne), menuisier

[1] L'histoire de l'évasion de Joel McPherson fait penser à une comédie. Elle est décrite  dans le livre Histoire de la Résistance en Périgord (pages 188 à 190).