Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac
En printemps de 1944 Rodolphe Cézard dit Rac a dû abandonner provisoirement Thiviers. Il transporte ses pénates à Saint-Saud et écrit dans ses souvenirs d'avant le 6 juin :
Rodolphe Cézard dit Rac |
Aux Farges, on prend des messages, on reçoit des agents de liaison, on camoufle les véhicules, on stocke provisoirement le matériel des parachutages, on développe et on coupe les toiles des « parachutages du ciel », on y fait tout aux Farges. Ces braves gens acceptent, veillent en plus sur la famille de Rac comme s'il s'agissait de leurs propres enfants. Et puis il y a la présence du Chef de secteur, ce qui décuple les dangers.
Les postes émetteurs cachés dans les ruches où les abeilles sont reines ; la jument malade, les gosses à vélo sur la route sillonnée par les miliciens, le vin tiré au tonneau, la petite chambre éclairée grâce aux batteries de Georges, et puis cette permanente angoisse. On y est bien aux Farges. Dire que cela est un P.C. est inexact ; c'est un refuge, que certains connaissent, bien sûr.
Puis c'est la maison Lastère, l'hôtel si vous voulez, avec la salle à manger, les chambres et le téléphone que Chaumette sait faire fonctionner à la perfection. Maman Lastère cuisine fort bien, à l'âtre. Nous y apprenons beaucoup de choses. Cette maison connaît le va-et-vient, c'est la maison du Bon Dieu. Chacun y trouve le gîte et le couvert au prix de quels sacrifices ! Les premiers « banquets » si l'on peut s'exprimer ainsi, pour une période aussi troublée, sont servi chez Lastère dans les grandes occasions. Personne ne nous en voudra, l'accueil était si chaleureux et la table si bonne !
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