Mon père Sven et son frère jumeau, Pierre Sainderichin, nés à Stockholm en 1918, étaient tous deux journalistes de presse, de radio, de télévision ou d’entreprise.
A la fin des années 30, ils sont dans l’équipe dirigeante des « Eclaireurs de France » avec, entre autres Fernand Bouteille. C’est comme ça que mon père, à tout juste 19 ans, a dessiné le faire-part de naissance de Romain Bouteille (créateur du Café de la Gare), fils de Fernand.
Pierre et Sven deviennent rédacteurs en chefs du journal des « Eclaireurs de France ». Ils y écrivent tous deux de nombreux articles et Sven en est également l’un des illustrateurs.
Avec l’invasion de Paris par les troupes du Reich, les « Eclaireurs de France » sont interdis en zone occupée. Leur siège est alors transféré à Vichy, dans le Pavillon Sévigné, l’hôtel particulier de la femme de Pierre François alors commissaire général des « Eclaireurs de France ». Un certain nombre de sympathisants vont le suivre, dont les frères Sainderichin. Au Pavillon Sévigné, l'équipe nationale des « Eclaireurs de France » se livre à une intense fabrication de fausses cartes de ravitaillement et d’identité et encouragent les jeunes à rejoindre les maquis et la Résistance. C’est sans doute à cette période que mon père dessine une série de 10 cartes postales intitulée « Service Scout » pour illustrer les services des Eclaireurs pendant l’exode.
C’est donc aussi naturellement qu’ils rejoignent la Résistance, sous le commandement du capitaine Rodolphe Cézard, dit « RAC » qui crée une unité clandestine de la résistance sous le nom de « Brigade RAC » dans le secteur Nord de la Dordogne. C’est mon père qui dessine le logo de la « Brigade RAC », le skye terrier « J’attaque »
Avec l’invasion de Paris par les troupes du Reich, les « Eclaireurs de France » sont interdis en zone occupée. Leur siège est alors transféré à Vichy, dans le Pavillon Sévigné, l’hôtel particulier de la femme de Pierre François alors commissaire général des « Eclaireurs de France ». Un certain nombre de sympathisants vont le suivre, dont les frères Sainderichin. Au Pavillon Sévigné, l'équipe nationale des « Eclaireurs de France » se livre à une intense fabrication de fausses cartes de ravitaillement et d’identité et encouragent les jeunes à rejoindre les maquis et la Résistance. C’est sans doute à cette période que mon père dessine une série de 10 cartes postales intitulée « Service Scout » pour illustrer les services des Eclaireurs pendant l’exode.
C’est donc aussi naturellement qu’ils rejoignent la Résistance, sous le commandement du capitaine Rodolphe Cézard, dit « RAC » qui crée une unité clandestine de la résistance sous le nom de « Brigade RAC » dans le secteur Nord de la Dordogne. C’est mon père qui dessine le logo de la « Brigade RAC », le skye terrier « J’attaque »
Les frères Sainderichin proposent à RAC la maquette d’un journal hebdomadaire qui s’adresserait à la fois au public - tout à fait sevré d’informations, l’absence de courant électrique interdisant même l’écoute de la radio - et aux maquisards.
Le tout premier numéro de « Forces Françaises » parait le 13.08.44. Il est fabriqué à Nontron et est tiré à la main à 3 500 exemplaires et est distribué chez les dépositaires de journaux avec une vielle FORD 19cv à gazoline. La publication hebdomadaire est interrompue les premiers mois de 45, suite à l’interdiction officielle des Journaux d’origine FFI, mais reprend avant la libération, dès le 1er mai 1945 et paraît chaque semaine jusqu’à fin 1946. D’abord diffusé essentiellement en région Dordogne, il prend peu à peu de l’ampleur et devient national en novembre 45 et tiré à 80 000 exemplaires. Son prix lui aussi évolue de 2 francs en 44 à 10 francs en 46 !
On y trouve des signatures plus ou moins illustres : Henri Amouroux (futur patron de « Sud Ouest », puis « France Soir »), Jean Nohain, Jean Lartéguy, Jean Schulher, Michel droit, des futurs sénateurs (comme Jacques Baumel) ou l’ex-représentant du gouvernement polonais …
Pendant l’interruption du début 45, « Forces Françaises » est remplacé par un journal interne à la brigade « RAC » et prend le nom de « RAC Déchaîné ».
Les Sainderichin et Jean Nohain, c’est une longue histoire :
Les Sainderichin et Jean Nohain, c’est une longue histoire :
Dans les années 30, Jean Nohain, sous le pseudonyme de « Jaboune », crée le journal pour enfant « Benjamin ». J’ai retrouvé des traces prouvant que mon père, alors âgé d’une quinzaine d’années, y a fait ses premières armes d’illustrateur. Pendant la guerre, Jean Nohain rejoint les Forces françaises libres à Londres, et combat ensuite au sein de la 2e division blindée. Il arrive le premier, à la libération de Paris, devant Notre-Dame, sur un char d'assaut. Il écrit des articles dans « Forces Françaises ». Après-guerre, lorsque « Jaboune » produit et anime des émissions de radio pour la jeunesse (RTL), il fait appel à mon père et mon oncle qui deviennent les « jumeaux reporters » dans ses émissions.
Enfin, lorsque l’infatigable et touche-à-tout Jean Nohain se lance dans la télévision, à la fin des années 50, c’est ma mère, Gabrielle Sainderichin qui, après quelques apparitions dans « 36 chandelles », devient l’animatrice de ses émissions pour la jeunesse, avec Gilbert Richard.
En 52, Sven entre chez SIMCA comme journaliste d’entreprise puis directeur des relations publiques (on dirait aujourd’hui : « comme externe » et « comme interne »). Sa production de dessins sera dès lors réservée à sa famille et ses amis. Il a néanmoins utilisé ses talents de dessinateur pour SIMCA en redessinant le logo SIMCA, modernisant ainsi l’Aronde (nom ancien de l’hirondelle).
Pierre, quant à lui, écrira dans de grands journaux. Ayant fini sa carrière comme directeur des services politiques de France-Soir, il participera à de nombreuses émissions de télévision comme journaliste politique, notamment lors des soirées d’élections. Tous deux étaient particulièrement fiers d’avoir été décoré de la médaille de la Résistance.
La famille de Sven Sainderichin a donné les originaux de « Forces Françaises » à la Bibliothèque de Documentation Internationale Contemporaine de Nanterre (BDIC). Les 6 premiers numéros de 1944 sont accessibles en ligne sur GALICA, site de la Bibliothèque Nationale de France.
Numéro 1 - 13 août 1944 (lien)
Numéro 2 - 20 août 1944 (lien)
Edition Spéciale : La Prise de Périgueux - 21 août 1944 (lien)
Numéro 3 - 27 août 1944 (lien)
Numéro 4 - 8 septembre 1944 (lien)
Numéro 5 - 10 septembre 1944 (lien)
La famille a donné également les originaux des dessins EDF aux archives du Val de Marne, où se trouve le « Pôle de conservation des archives des associations de jeunesse et d’éducation populaire » (PAJEP) . Le PAJEP est en train de faire un travail de recoupement entre les dessins et les numéros imprimés des revus des Eclaireurs de France qu’il possède.
Numéro 1 - 13 août 1944 (lien)
Numéro 2 - 20 août 1944 (lien)
Edition Spéciale : La Prise de Périgueux - 21 août 1944 (lien)
Numéro 3 - 27 août 1944 (lien)
Numéro 4 - 8 septembre 1944 (lien)
Numéro 5 - 10 septembre 1944 (lien)
La famille a donné également les originaux des dessins EDF aux archives du Val de Marne, où se trouve le « Pôle de conservation des archives des associations de jeunesse et d’éducation populaire » (PAJEP) . Le PAJEP est en train de faire un travail de recoupement entre les dessins et les numéros imprimés des revus des Eclaireurs de France qu’il possède.