Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac
Pour commémorer la vie de Georges Lautrette, mort pour la France il y a 76 ans le 18 août 1944, j'ai transcrit l'hommage rendu par l'hebdomadaire Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord (parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944).
Pour commémorer la vie de Georges Lautrette, mort pour la France il y a 76 ans le 18 août 1944, j'ai transcrit l'hommage rendu par l'hebdomadaire Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord (parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944).
Au mémorial de l'Armée Secrète
Georges Lautrette
Un magnifique héros de la Résistance, qui fut l'un des fondateurs du Secteur-Nord de la Dordogne.
Le 3O octobre 1944 avaient lieu à Thiviers, les obsèques solennelles du Lieutenant Georges Lautrette, mort pour la France. Toute la ville assistait à l'enterrement de celui qui fut l'une des plus pures figures de la Résistance en Dordogne et, conduits par le Commandant Rac - son frère d'armes, son camarade et son chef - de nombreux officiers de la Brigade accompagnèrent ce héros à sa dernière demeure.
Georges Lautrette « Eric » |
Son métier le désigne pour prendre la responsabilité de toutes les questions concernant les véhicules. Avec un merveilleux courage, un oubli total de soi-même, une infatigable ardeur, il camoufle les voitures, récupère les camions et les autos cachés
par l'Armée et les remet en état.
par l'Armée et les remet en état.
Son garage ne travaille dès lors que pour le maquis : peu lui importe ses affaires personnelles, il s'est donné tout entier à la libération du pays.
Avec de faux papiers, sans autorisation officielle, malgré la présence des Allemands et des Miliciens dans la région, il circule jours et nuits pour aider a monter les maquis de la Dordogne-Nord - aussi bien ceux de l'A.S., dont il fait partie, que ceux des F.T.P. Il est de tous les coups durs de la période clandestine, sans exception. En février 1944, malgré des risques énormes, il traverse toute la Dordogne en voiture à essence pour faire un coup de main. C'est lui qui accomplit les liaisons dangereuses à Paris, où il échappe de justesse à la Gestapo, au moment où l'un des fondateurs du Sector-Nord est arrêté.
Résistant complet, il mène de front les opérations les plus diverses et les plus délicates : mise hors d'état des batteuses et des scieries, camouflage de blessés et d'armes à son domicile, participation aux parachutages, coupures et sabotages de voies ferrées, arrestations...
Sa maison est une boîte à lettres, un relais, ou quatre mois avant le débarquement, il reçoit déjà dix personnes par jour. Le Commandant Rac et sa famille y trouvent asile, ainsi que des aviateurs américains de passage.
Sa maison est une boîte à lettres, un relais, ou quatre mois avant le débarquement, il reçoit déjà dix personnes par jour. Le Commandant Rac et sa famille y trouvent asile, ainsi que des aviateurs américains de passage.
Impeccable, en ordre parfait, c'est la Musique de la Brigade Rac qui défile. |
A partir du 6 juin, il prend le commandement du parc-autos du Secteur-Nord. Il rassemble ses voitures, les fait tirer en convoi de quinze par le même camion, les met en marche. C'est un travail énorme, c'est un travail accablant. Il en vient à bout, veillant au moindre détail, commandant et exécutant, réparant et ordonnant. Il suit le P.C. partout s'occupe à la fois des voitures, de l'essence, des pièces de rechange et de l’outillage. Et il continue d'être volontaire pour toutes les missions dangereuses.
Le 16 août, il participe à une première opération sur Angoulême qui réussit. Mais deux jours plus tard, retournant à Angoulême le 18 août, il est tué par l'ennemi.
Dans les faubourgs d'Angoulême, avec trois autre combattants de la Brigade Rac, il avait arrêté un camion allemand sous le prétexte de venir remorquer sa propre voiture en panne. L'Allemand fait quelques difficultés, mais finit par accepter. Les quatre F.F.I. - qui sont naturellement en civil, montent sur le camion.
Le volontaire Chabaneix est tué. Et Georges Lautrette est tué à son tour en descendant du camion, tandis que les deux autres - dont l'un est blessé - réussissent miraculeusement à s'échapper.
Georges Lautrette a donné sa vie à la France. Il avait déjà tout sacrifié à la Résistance : il était prêt au sacrifice suprême. Au mémorial de la Résistance, au mémorial de la patrie, son nom ne s'effacera jamais. A notre frère d'armes, à notre camarade, nous disons ici un dernier adieu. Et notre hommage ultime, c'est de relire, une fois encore, la magnifique citation a l'ordre de l'Armée, qui lui a été décernée.
« Résistant de la première heure, a contribué à la constitution des maquis du Secteur - Nord, participant aux opérations délicates qui ont précédé le débarquement. Depuis le 6 juin, a pris part à tous les combats. Volontaire pour toutes les missions périlleuses. A trouvé une mort héroïque alors qu'il menait, le 18 août 1944, à Angoulême une opération particulièrement dangereuses ».
Forces Françaises édité par la Brigade Rac A.S. Dordogne-Nord
(parution numéro 15 : 22 au 29 Nov. 1944)
Tous nos remerciements à Marie-Andrée Nicolas, la petite-fille de Georges Lautrette, pour avoir eu la gentillesse de partager quelques photos des obsèques solennelles du 3O octobre 1944 du Lieutenant Georges Lautrette. Egalement une belle photo de Georges et son épouse Andrée, née Cruveilhier.
Sur la route de Bordeaux vers le centre ville d'Angoulême, vous trouverez sur votre gauche (après La Maison Funéraire) une stèle à la mémoire de Georges Lautrette « Eric » responsable du parc automobile de la brigade Rac et de Jean Chabaneix adjudant du 9e Cie de la brigade Rac S.S.S. tués à l'ennemi à Angoulême le 18 août 1944.
Square Georges Lautrette à côté du Mémorial
de la brigade Rac à Thiviers
Le 28 août 1977 à l'inauguration du mémorial de la Brigade Rac à Thiviers
De gauche à droite : Lt Col Rac, Mme Nicolas (la fille de Georges Lautrette),
Mme Charlotte Serre, Jean Nicard « Tom »
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