D'après le témoignage de Mme Chabanne et d'Albert Gin du journal de la Section Spéciale de Sabotage (1947)
Le commandant Bonnier se rend ce jour-là en Charente pour prendre contact avec les diverses forces de Résistance déjà existantes.
Le 5 il est aux Jaulières, dans la commune de Cherves-Châtelars, pour visiter le maquis organisé par André Chabanne.
Le 5 au soir, après le départ du commandant, un groupe de 11 maquisards part en camionnette, pour joindre deux irréguliers, et les amener au maquis. En arrivant à Saint-Mary, (à 5 km à l'ouest de Chasseneuil), la voiture, conduite par Charlot (Lagarde du maquis de Bir Hacheim), est arrêtée par deux feldgendarmes allemands : « Papirs ! » - « Ya » dit Charlot qui, d'une main semble chercher son portefeuille, et de l'autre tendue en arrière, reçoit la mitraillette qui lui passe Bébert (Albert Gin). En une seconde, Charlot abat le premier feldgendarme, pendant que le second s'enfuit en criant, en levant les bras au ciel. Charlot l'étend par terre, mais un bataillon de boches est à proximité ; le combat s'engage. Il est 23 heures. Charlot, flegmatique sous les projectiles boches, descend posément de son siège, fait le tour de la camionnette et ouvre à ses camarades qui sans lui n'auraient pu sortir. Le jeune Maxence Simon, rentré depuis quelques jours à peine au Maquis, est tué (à 23 ans) ; les autres à la faveur de la nuit parviennent à décrocher en ramenant leurs armes malgré l'écrasante supériorité des Allemands.
Quatre maquisards : Bébert, Charlot, Pierrot (Pierre Tournier), et Dédé (Laurençon du maquis de Bir Hacheim) tiennent seuls, tête aux Allemands, pour protéger la retraite de leurs camarades. Des deux côtés on se crut trahi ; en réalité, il s'agissait d'une rencontre fortuite.
Mirot Marcou Bébert Le Mousse A. Delage Le Pompier J. le Cuistot Nivelle Dudule Décametre Au camp des Trois-Fontaines |
Au petit matin, les Allemands avaient déjà nettoyé la place de leurs cadavres et de leurs blessés, dont ils voulaient cacher le nombre. Cependant un Docteur des Pins appelé à soigner leurs blessés, trouva les boches terrorisés ; plusieurs étaient percés de coups de baïonnettes, témoignant qu'ils s'étaient, dans la panique de la nuit précédente, poignardés entre eux, puisque surtout d'un grand qui avait tué beaucoup des leurs. C'était Charlot, le héros de la journée avec Bébert et Dédé dont le fusil mitrailleur avait détruit un fusil mitrailleur ennemi.
Après cette aventure, les Allemands furent convaincus qu'un maquis puissant se trouvait dans les environs de Chasseneuil. Un détail leur permit de s'assurer que ce maquis était bien du pays : le corps du jeune Simon ayant été laissé sur la route, le maire appelé ne voulut pas le reconnaître, mais malheureusement une femme s'écria : « C'est Maxence Simon, son père habite aux Pins ! » Le résultat de cette réflexion, pour le moins inconsidérée, fut que les boches avant de s'eloigner s'acharnèrent sur ce malheureux cadavre à coups de baïonnettes et de talons de bottes. Ils décidèrent coûte que coûte qu'il fallait anéantir ce maquis. Ils mirent plus d'un mois à préparer ce project.
Touché de 37 éclats de grenade offensive allemande lors du combat nocturne de ce soir-là, Bébert va, pendant quelques jours, échapper plusieurs fois de justesse aux Allemands et Miliciens.
Pierre Tournier Tué le 25 octobre 1944 |
Mais deux jours après, il souffre de plus en plus, son bras a triplé de volume par l'inflammation et ses amis réquisitionnent un médecin pour le soigner, mais celui-ci refuse devant la difficulté, l'extraction des éclats, étant donné l'enflure et l'infection.
Par contre, il indique aux amis de Bébert où se tient le Docteur Hourtoule, chirurgien à Angoulême.
Les 37 éclats retirés un à un, des pansements par tout le corps, heureusement dissimulés par les vêtements, Albert Gin dit Bébert regagne son refuge à Ruelle chez Gérard Ferrand qui lui a promis de l'héberger le temps nécessaire à ce qu'il se refasse un début de santé et qu'il reprenne ses forces. Remis sur pieds, il choisit de rejoindre l'équipe de saboteurs de Jacques Nancy dans la forêt d'Horte en Charente et sera de presque tous les 70 sabotages dont ce groupe est l'auteur.
Par contre, il indique aux amis de Bébert où se tient le Docteur Hourtoule, chirurgien à Angoulême.
Les 37 éclats retirés un à un, des pansements par tout le corps, heureusement dissimulés par les vêtements, Albert Gin dit Bébert regagne son refuge à Ruelle chez Gérard Ferrand qui lui a promis de l'héberger le temps nécessaire à ce qu'il se refasse un début de santé et qu'il reprenne ses forces. Remis sur pieds, il choisit de rejoindre l'équipe de saboteurs de Jacques Nancy dans la forêt d'Horte en Charente et sera de presque tous les 70 sabotages dont ce groupe est l'auteur.
La bagarre de Saint-Mary a confirmé pour les Allemands l'existence d'un maquis important à Chasseneuil et aux environs. Au petit matin du 22 mars 1944 ils ont organisés une journée de représailles et de terreur. 10,000 troupes d'occupation ont encerclés la ville, le jour de la foire et à 8 heures du matin il est impossible d'entrer la ville ou d'en sortir.
Le même matin, une colonne allemande de blindés accompagnée par les policières de Poitiers ont cherchées le maquis à Négret. Ils ont trouvés dans la grange d'Andourchapt, un groupe de réfractaires et maquisards du maquis Bir Hacheim et quatre aviateurs américains. Deux du groupe auront réussi à s'enfuir par les bois mais deux sont tués sur place et les autres ont Arrêtés. 33 d'entre eux furent torturés puis fusillés le 8 mai à Biard près de Poitiers.
A Saint-Mary il y a une stèle dédiée à la mémoire de Maxence Simon, première victime tombée au combat du maquis Bir-Hacheim.
A lire également :
22 mars 1944 : Les monuments de Négret et d'Endourchapt en Charente (lien)
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2014 : photos de la commémoration de Chasseneuil le 22 mars 1944 (lien)
Quatre avaiteurs américains dans le maquis Bir Hacheim en Charente (lien)