Rédigé par Alan dans la rubrique Brigade Rac
Tiré du Bulletin de Liaison des Amicales Rac et 50 R.I - numéro 2 - Octobre 1978
MM. Placais et Meredieu ont raconté au rédacteur de Sud-Ouest, auquel nous empruntons ces lignes, ce qu'ils avaient vécu lors de la libération de Périgueux.
"Dès le 15 août, des affrontements opposaient des bataillons FTPF et la Brigade Rac, aux Allemands qui quittaient Périgueux en vue de rejoindre Bordeaux ou Angoulême. L'attaque de Périgueux a commencé par le quartier du Toulon et la route d'Agonac. Le 19, les Allemands abandonnent Toulon et se retirent sur le centre. La ville est progressivement évacuée par les 3000 Allemands en garnison, qui tentent de se retirer par la RN 89 sous le feu des maquisards.
La 9e Cie (brigade Rac) et le groupe "Papa" du lieutenant Meredieu sont les premiers à pénétrer dans la cité. Les éléments en question sont entrés par l'avenue Victor-Hugo et ont longé les boulevards pour se rendre à la mairie. Quelques hommes sont alors envoyés à la poste et à la préfecture. A la poste le commandement allemand avait donné l'ordre à un de ses hommes de faire sauter le central. Le soldat ne voulant pas rejoindre son unité, a fait le minimum de dégâts et a trouvé refuge chez le concierge.
Groupe "Papa" à la prise de Périgueux
D'autres Allemands ont ainsi décidé de se rendre, tels ceux qui se sont réfugiés à la Boule d'Or où ils ont attendu trois jours que les passions se calment.
"Je leur ai sauvé la vie" dit M. Meredieu "et je les ai remis aux autorités militaires".
Le commandement français s'est installé au Domino qui était auparavant l'hôtel des officiers allemands et en même temps le P.C. de la Résistance à Périgueux. Ses propriétaires cachèrent sous l''occupation bon nombre de personnes recherchées. Dès l'arrivée des résistants la ville en liesse les acclama. Les fenêtres s'ouvraient et les drapeaux flottaient. Et pourtant, on découvrit dans la caserne du 35°RA, quarante deux corps de résistants français ensevelis sous des cadavres de chevaux.
L'édition spéciale de "Forces Françaises" du 21 Août 1944 disait :
"Partout cest le même enthousiasme fiévreux ..... on n'ose pas croire à une libération si rapide. Une foule immense acclame les FFI sur la place de la mairie dont le balcon est pavoisé aux couleurs alliées" .... "Moi, quand j'ai vu l'armée secrète dans Périgueux, je n'ai pas pu y tenir. Je suis monté dans ma chambre et j'ai pleuré comme un enfant ... "
Devant la Mairie
L'édition spéciale de "Forces Françaises" du 21 Août 1944 (lien)